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			 Cependant, cette estimation toute théorique ne 
			s'applique qu'à des micro-trous noirs résultant de la collision de 
			deux protons, alors qu'en augmentant très légèrement la puissance de 
			la machine, il est parfaitement possible de concentrer les flux de 
			particules de façon à provoquer la fusion de groupes plus 
			importants, obtenant ainsi des micro-trous noirs de masse 
			supérieure. Et c'est justement là que réside l'exploit des 
			physiciens du CERN, en mettant aussi à contribution le 
			supercalculateur américain "Summit" (qui atteint les 140 petaflops 
			ou 140 millions de milliards d'opérations par seconde, 
			dont nous 
			avions déjà parlé). Le cerveau géant a en effet permis de déterminer 
			le nombre exact de protons qu'il serait nécessaire de fusionner pour 
			obtenir un micro-trou noir stable, qui ne s'évaporerait pas par 
			rayonnement Hawking, mais n'absorberait pas - ou très peu - la 
			matière environnante. 
			Questionné à ce sujet, le professeur Khapo 
			Fisher, chercheur en physique quantique à l'Université d'Etat de 
			Tombouctou, affirme : "Ce qui est extraordinaire dans cette 
			découverte, sur laquelle mon Université travaille depuis sa 
			création, ce sont ses implications. En effet, un micro-trou noir de 
			masse critique, c'est-à-dire capable de s'auto-entretenir sans 
			absorber la matière voisine, serait sans danger pour son 
			environnement immédiat, mais pourrait cependant absorber l'énergie 
			frôlant son horizon des évènements. Plongez-le dans une bassine 
			d'eau bouillante, et le liquide se transformera presque 
			instantanément en glace. Et cela, sans consommer plus d'énergie que 
			celle qui a permis de le créer". 
			Le réchauffement climatique, clap de fin ! 
			Et c'est justement cet aspect qui a inspiré 
			les chercheurs du CERN. Car en effet, positionné avec une très 
			grande précision en orbite terrestre, un micro-trou noir pourrait 
			absorber le surplus de rayonnement infrarouge produit suite à 
			l'augmentation des gaz à effet de serre, et ainsi rétablir 
			l'équilibre thermique de notre planète. Reste à savoir comment 
			produire un tel micro-trou noir en orbite… 
			Selon Kapo Fisher, un lanceur ne serait même 
			pas nécessaire. Il serait parfaitement possible d'aménager un 
			"tunnel de sortie" au sein même de la chambre de collision du LHC, 
			muni d'aimants à supraconducteurs supplémentaires, le propre champ 
			magnétique de notre planète faisant le reste. "Certes, le micro-trou 
			noir s'échapperait à une vitesse relativisme, quasiment luminique, 
			mais les milliards de collisions avec les particules de l'atmosphère 
			le ralentiraient rapidement. Si masse et trajectoires sont bien 
			calculées, on arriverait rapidement à une vitesse orbitale et 
			l'influence du champ magnétique infléchirait sa trajectoire, lui 
			permettant de se satelliser", ajoute le chercheur, qui affirme que 
			les travaux de réalisation de ce projet débutent en ce moment même 
			au LHC. 
			Le professeur Kapo Fisher ne peut aussi 
			dissimuler son enthousiasme face aux difficultés résolues dans 
			l'estimation du nombre de protons nécessaires à la production du 
			micro-trou noir afin que celui-ci puisse s'auto-entretenir sans 
			absorber la matière environnante. "Actuellement, je peux seulement 
			vous dire que ce nombre est de l'ordre de la centaine de milliards, 
			avec une marge d'erreur de huit protons. Il s'agit toujours d'un 
			secret d'Etat. Mais si cette masse était accidentellement 
			supérieure, il ne pourrait pas se mettre en orbite et aller 
			provoquer de dégâts ailleurs, tout au plus sa chute pourrait-elle 
			engloutir quelques maisons, ou un tout petit village, rien de bien 
			spectaculaire". 
			Jean Etienne 
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