Il fut le premier ordinateur à atteindre la
performance de 10 petaflops, ou dix millions de milliards
d'opérations par seconde en juin 2011. Mis à la retraite en août
prochain, il fera place à son grand frère, dont la puissance est
difficile à concevoir pour le cerveau humain…
L'Institut de Recherche Chimique et Physique, ou
RIKEN ( 理研 ), abréviation de 理化学研究所 (Rikagaku Kenkyusho), est un
institut de recherche dont le centre principal est situé à Wakō
(Japon). Il a, entre autres, développé le superordinateur RIKEN
MDGRAPE-3, et surtout le K Computer, qui est devenu en 2011 le plus
puissant du monde avec une puissance de calcul de 10 petaflops, ou
1016 flops, d'où son nom "K", qui reprend le caractère "
京 " (prononcé " Kei "), qui signifie 1016 en Japonais.
Le projet de développement du K computer avait
nécessité 6 années de développement entre le RIKEN (maître d’ouvrage
du projet) et Fujitsu (maître d’œuvre), pour un budget total de 111
milliards de Yens (environ un milliard d’euros).
Avec 88.128 processeurs de 2 GHz composés de 8
cœurs chacun, soit un total de 705.024 cœurs, utilisant un système
d'exploitation basé sur le noyau de Linux, il est cependant
aujourd'hui relégué en dix-huitième position du classement mondial
des superordinateurs, aujourd’hui dominé par le supercalculateur
américain « Summit » (qui atteint les 140 petaflops ou 140 millions
de milliards d'opérations par seconde), après une domination
chinoise entre 2013 et 2018.
Aussi, désireux de se maintenir au sommet de
la recherche nécessitant un traitement massif des données, allant de
la projection des conséquences des catastrophes naturelles (tsunami,
tremblement de terre) à la prévision météorologique, en passant par
la recherche nucléaire, l'astrophysique et
les recherches médicales, le RIKEN a annoncé la mise à la retraite
du K Computer en août prochain afin de faire place à son successeur,
dénommé provisoirement le « post K computer », qui entrera en
fonction en 2021.
Celui-ci dont l'architecture n'est pas encore
révélée avec précision, atteindra une puissance de calcul de 1018
petaflops, ou 1 exaflop, ou encore un milliard de milliards
d'opérations par seconde. L'informatique entrera ainsi dans l'ère
exaflopique.
De quoi regarder nos portables et autres
smartphones avec condescendance…
Jean
Etienne
Sources principales :
Japan's K supercomputer, once world's No. 1, to retire in Aug.
Kyodo News+, 6 février 2019.
Fujitsu Completes Post-K Supercomputer CPU Prototype, Begins
Functionality Trials. Fujitsu, 21 juin 2018.
Site du RIKEN.
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