12 décembre 2018

 

De l'eau découverte sur l'astéroïde Bennu

 
Les premières observations de la sonde OSIRIS-Rex ont révélé la présence d'eau dans les argiles qui composent l'astéroïde Bennu, démontrant ainsi que le petit corps a autrefois appartenu à un astre beaucoup plus massif.

Au cours de la phase d'approche de la mission, entre la mi-août et le début de décembre, l'engin spatial a parcouru 2,2 millions de km par jour, pour se positionner le 3 décembre à 19 km de la surface de l'astéroïde. Les observations ont commencé immédiatement, et les données obtenues à partir des deux spectromètres de l'engin spatial, le spectromètre visible et infrarouge (OVIRS) et le spectromètre d'émission thermique (OTES), ont révélé la présence de molécules contenant des atomes d'oxygène et d'hydrogène liés, appelées "hydroxyles".

L'équipe soupçonne que ces groupes hydroxyles existent globalement sur l'astéroïde dans des minéraux argileux contenant de l'eau, ce qui signifie qu'à un moment donné, les matériaux rocheux de Bennu ont interagi avec l'eau. Bien que Bennu soit trop petit pour avoir déjà contenu de l'eau liquide, la découverte indique que cette forme était présente à un moment donné sur l'astre ayant donné naissance à Bennu, un astéroïde ou planétoïde beaucoup plus massif.
 

 
 
La sonde OSIRIS-Rex de la Nasa. Crédit Nasa.
 
"La présence de minéraux hydratés sur l'astéroïde confirme que Bennu, un résidu du début de la formation du système solaire, est un excellent spécimen pour la mission OSIRIS-REx qui étudie la composition des substances volatiles et organiques primitives", a déclaré Amy Simon, un des scientifiques responsables des instruments de la sonde auprès du Goddard Space Flight Center de la NASA, Maryland. "Lorsque des échantillons de ce matériau seront ramenés par OSIRIS-Rex en 2023, les scientifiques recevront un trésor d'informations nouvelles sur l'histoire et l'évolution de notre Système solaire".

En outre, les données obtenues au moyen des caméras équipant OSIRIS-REx (OCAMS) corroborent les observations télescopiques au sol de Bennu et confirment le modèle original développé en 2013 par Michael Nolan, chef de l'équipe scientifique d'OSIRIS-REx, et ses collaborateurs. Ce modèle prédisait avec une grande exactitude la forme réelle de l'astéroïde, y compris son diamètre, sa vitesse de rotation, son inclinaison et sa forme générale.

Le matériau de surface de Bennu se présente sous la forme de zones de rochers alternant avec des régions lisses. Cependant, la quantité de rochers à la surface est plus élevée que prévu. L’équipe fera d’autres observations plus rapprochées afin d’évaluer avec plus de précision l'endroit d'où un échantillon pourra être prélevé avant d'être ramené sur Terre.

"Nos données initiales montrent que l'équipe a choisi l'astéroïde idéal comme cible de la mission OSIRIS-REx. Jusqu'à présent, nous n'avons pas rencontré de problèmes insurmontables chez Bennu", a déclaré Dante Lauretta, responsable principal d'OSIRIS-REx à l'Université de l'Arizona, à Tucson. "La sonde est en parfaite santé et ses instruments scientifiques fonctionnent mieux que nécessaire. Notre aventure peut commencer."

OSIRIS-Rex procède actuellement une étude préliminaire de l'astéroïde, survolant le pôle nord, l'équateur et le pôle sud en s'en rapprochant jusqu'à 7 km afin de mieux déterminer sa masse, préalable nécessaire afin de concevoir l'insertion de l'engin spatial en orbite. La caractérisation exacte de cette masse permettra également à l'équipe scientifique de comprendre la structure et la composition de l'astéroïde.

La première insertion orbitale de l'engin spatial est prévue pour le 31 décembre, et OSIRIS-REx restera en orbite jusqu'à la mi-février 2019, date à laquelle il la quittera pour entamer une autre série de survols et une nouvelle phase de relevés.

Jean Etienne

Source principale :

NASA’s Newly Arrived OSIRIS-REx Spacecraft Already Discovers Water on Asteroid. (Nasa).

OSIRIS-Rex, sur le site de la Nasa.

Voir aussi sur notre site :

OSIRIS-Rex a rejoint l'astéroïde Bennu (5 décembre 2018).
 

 
 
Vue d'ensemble de Blennu. Crédit Nasa.
 

 

 
 
 

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