5 décembre 2018

 

OSIRIS-Rex a rejoint l'astéroïde Bennu

 
La sonde américaine OSIRIS-REx (Origins-Spectral Interpretation-Resource Identification-Security-Regolith Explorer) vient d'atteindre l'astéroïde Bennu, qu'elle accompagnera sur son orbite solaire durant une année avant d'en prélever un échantillon qui sera ramené sur Terre.

OSIRIS-Rex avait été lancée 8 septembre 2016 par une fusée Atlas V 411. Bennu est un astéroïde géocroiseur de type Apollon dont l'orbite croise celle de la Terre. Outre la collecte d'échantillons, la mission de la sonde est de recueillir des données au moyen de caméras, spectromètre, altimètre, qui permettront d'améliorer nos connaissances sur le processus de formation du Système solaire.

Depuis sa position actuelle à 19 kilomètres de la surface de l'astéroïde faisant face au soleil, OSIRIS-Rex a débuté un relevé cartographique précis de Bennu. La force d'attraction de l'astre étant trop faible, une véritable mise en orbite de l'appareil est impossible. Aussi celui-ci accompagnera-t-il Bennu durant son périple autour du Soleil, tout en effectuant des corrections de trajectoire qui le feront passer de sa position actuelle vers le pôle nord, puis vers la région équatoriale et le pôle sud, se rapprochant régulièrement à moins de 3 kilomètres de la surface.

 

 

 
Image de Bennu a été prise par le satellite OSIRIS-REx à une distance d'environ 80 km.
Crédits: NASA / Goddard / Université de l'Arizona.
 
Le premier objectif est d'affiner les estimations actuelles de la masse et de la vitesse de rotation de Bennu et de générer un modèle plus précis de sa forme. Des données qui permettront de déterminer les sites potentiels de la collecte ultérieure d'échantillons de surface qui constituera la partie principale de la mission.

Les astéroïdes, fossiles du Système solaire

La mission d'OSIRIS-REx aidera les scientifiques à comprendre comment les planètes se sont formées et comment la vie a commencé, tout en améliorant notre compréhension des astéroïdes susceptibles d'avoir un impact sur la Terre. Les astéroïdes sont des vestiges des blocs de construction qui ont formé les planètes et ont permis la vie. Ceux-ci appartiennent à plusieurs catégories, Bennu représentant une famille susceptible de contenir des ressources naturelles telles que l’eau, des matières organiques et des métaux. L'exploration de l'espace et le développement économique futurs pourraient s'appuyer sur l'utilisation de ces matériaux.

"En tant qu'explorateurs, nous ne nous sommes jamais éloignés des défis les plus extrêmes du système solaire dans notre quête de connaissances", a déclaré Lori Glaze, directrice par intérim de la Division des sciences planétaires de la NASA. "Nous en sommes encore là, travaillant avec nos partenaires aux États-Unis et au Canada pour accomplir la tâche herculéenne de ramener sur Terre un morceau du système solaire précoce".

L'équipe chargée de la navigation mettra à profit les premières données obtenues afin de modéliser Bennu pour s'exercer à la très délicate tâche que constitue la navigation autour de l'astéroïde selon une orbite dite "assistée", car ses dimensions, environ 462 mètres de diamètre, ne produisent qu'un pouvoir d'attraction négligeable. Il s'agit d'une étape cruciale devant aboutir à la collecte d'environ 60 grammes d'échantillons de régolithe, qui devront ensuite prendre le chemin de la Terre.

"L'équipe OSIRIS-REx est fière de franchir une nouvelle étape importante de nos ambitions : l'exploration in situ des astéroïdes", a déclaré Dante Lauretta, principale responsable du projet OSIRIS-REx à l'Université de l'Arizona, à Tucson. "Les premières données transmises lors de la phase d'approche montrent que cet objet a une valeur scientifique exceptionnelle. Nous sommes impatients de commencer notre exploration de Bennu. Nous préparons ce moment depuis des années et nous sommes prêts".

Collecte et récupération d'échantillons

La mission OSIRIS-REx marque de nombreuses premières dans l'exploration spatiale. Ce sera non seulement la première mission américaine à ramener sur Terre des échantillons d'un astéroïde, mais ce sera aussi le plus gros échantillon collecté dans l'espace depuis l'ère Apollo. Il s'agit aussi de la première mission dédiée à l'étude d'un astéroïde de type B primitif, un astéroïde riche en carbone et en molécules organiques qui composent la vie sur Terre. Ce sera aussi la première mission consacrée à étudier un astéroïde géocroiseur, donc potentiellement dangereux et à tenter de déterminer les facteurs qui pourraient éventuellement affecter leur orbite et les amener à percuter notre planète.

Le 31 décembre 2018, OSIRIS-Rex se trouvera à environ 1250 mètres au-dessus de la surface de l'astéroïde. En février 2019 débutera la phase de cartographie afin de déterminer très précisément le meilleur site de prélèvement, puis en 2020, la sonde sera amenée à toucher brièvement le sol et prélever un échantillon. OSIRIS-Rex reprendra ensuite le chemin de la Terre, et la capsule renfermant le précieux chargement devrait être récupéré en septembre 2023.

Jean Etienne

Source principale :

Nasa/OSIRIS-REx

 
 
 
Diagramme de la sonde spatiale OSIRIS-REx : A : capsule échantillon SRC ; B : système de prélèvement TAGSAM ; C : structure dérivée de celle de MRO ; D : panneaux solaire de 8,5 m2 ; E : antenne grand gain de 2 mètres de diamètre ; F : moteurs-fusées de 200 N de poussée ; G : viseurs d'étoiles ; H : antenne moyen gain ; I : articulation des panneaux solaires avec deux degrés de liberté ; J : antenne faible gain ; K : réservoir d'hélium ; 1 : Lidar ; 2 : altimètre OLA ; 3 : caméras OCAMS ; 4 : spectromètre OTES ; 5 : spectromètre infrarouge OVIRS.
 
 
 
 
Les neuf phases principales de la mission OSIRIS-REx : lancement, assistance gravitationnelle de la Terre, transit jusqu'à Benou, étude à distance de Bénou, étude depuis l'orbite, prélèvement de l'échantillon du sol, suite de l'étude de Bénou, voyage de retour vers la Terre et rentrée atmosphérique sur Terre.
 
 
 
 
Séquence d'atterrissage : A : début de la séquence (H-4.3 h), B : déploiement du système de prélèvement (T-242 min), C : activation du lidar (T-85 min), D : configuration atterrissage (T-31 min), E : point d'arrêt à 125 mètres (T-20 min), F : point d’arrêt à 55 mètres (T-10 min), G : armement des bouteilles d'azote (T-50 s), H : atterrissage, prélèvement de l'échantillon, marche arrière (T+5 s), I : retour à une configuration de vol, J : photo et mesure de la masse de l'échantillon, K : stockage de la tête du système de prélèvement dans la capsule de retour.
 

 

 
 
 

Retour

Commentez cet article dans le forum