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			 Les faits 
			Une fusée Atlas V de United Launch Alliance a 
			bien lancé avec succès le vaisseau spatial réutilisable de Boeing, 
			le CST-100 Starliner, lors de sa première mission de vol d'essai 
			orbital juste avant le lever du soleil ce matin du20 décembre. 
			Cependant, alors que les observateurs s'étonnaient de l'absence de 
			données de télémétrie sur les images diffusées - avec difficulté 
			semble-t-il - par la Nasa, le vaisseau a connu une anomalie une 
			quinzaine de minutes après le décollage, l'empêchant de rejoindre 
			l'orbite prévue et a fortiori de rejoindre comme prévu la Station 
			Spatiale Internationale (ISS). 
			Les causes 
			La séquence automatique prévoyait qu'une 
			demi-heure après le lancement, soit un quart d'heure environ après 
			sa mise en orbite, le vaisseau Starliner allume ses propres 
			propulseurs afin de fournir l'impulsion supplémentaire lui 
			permettant de rejoindre la Station Spatiale Internationale puis de 
			s'y amarrer le samedi 21 décembre. Malheureusement, cette séquence 
			automatique a échoué pour une raison inconnue et le vaisseau s'est 
			retrouvé sur une orbite instable (on parle d'un périgée prévu alors 
			de quelque 72 kilomètres, impliquant une rentrée dans l'atmosphère 
			quasi immédiate). 
			Selon Jim Bridenstine, l'administrateur de la 
			Nasa, une anomalie se serait produite dans la procédure, provenant 
			vraisemblablement d'une erreur dans le système de chronométrage de 
			la mission ayant "fait croire au véhicule que l'heure était 
			différente de ce qu'elle était réellement", une erreur de 
			synchronisation qui a fait que le vaisseau a utilisé beaucoup plus 
			de carburant que nécessaire pour maintenir une orbite stable, et ne 
			lui en laissant pas suffisamment pour rejoindre ensuite la Station 
			Spatiale Internationale. Ainsi, Starliner a pu se mettre en orbite, 
			mais il n'a pas atteint l'orbite correcte nécessaire pour atteindre 
			sa destination. 
			Et quand la malchance intervient… 
			Lorsque la défaillance a été détectée suite à 
			l'absence du signal de mise à feu des propulseurs, les techniciens 
			de la salle de contrôle ont immédiatement transmis manuellement 
			l'ordre d'allumage. Cependant, Starliner se trouvait à ce moment 
			dans une zone d'occultation entre deux satellites de suivi et de 
			relais des données (TDRS), et le signal n'est pas parvenu à temps. 
			Bien que plusieurs points restent à éclaircir, 
			la suite on la connaît : Starliner se retrouve sur une orbite certes 
			stabilisée, mais au prix d'une consommation de carburant beaucoup 
			trop élevée, ne lui en laissant pas suffisamment pour poursuivre sa 
			mission. "Nous ne comprenons pas la cause profonde de cela", a 
			ajouté Jim Chilton, vice-président directeur de Boeing pour sa 
			division espace et lancement, lors d'une conférence de presse. 
			Les équipes de la mission s'emploient 
			actuellement à élever l'orbite de Starliner afin de le placer sur 
			une trajectoire d'atterrissage à White Sands Missile Range au 
			Nouveau-Mexique, très probablement tôt le dimanche 22 décembre dans 
			la matinée, où la capsule devait initialement atterrir, en 
			soulignant le fait que malgré la défaillance, "le vaisseau spatial 
			semble sain". 
			Les données d'atterrissage seront 
			particulièrement critiques, a expliqué Bridenstine, et constituent 
			un objectif de test important en soi. L'équipe en charge de 
			Starliner vise à ce que la capsule effectue un atterrissage en toute 
			sécurité sur le même site où les futures missions en équipage vont 
			atterrir, au Nouveau-Mexique. Mais il est nécessaire tout d'abord 
			d'en savoir plus sur l'anomalie qui s'est produite afin de s'assurer 
			que le véhicule peut rentrer en toute sécurité dans l'atmosphère 
			terrestre, en particulier avant que des astronautes ne puissent y 
			prendre place. 
			Bridenstine souligne toutefois que si des 
			astronautes avaient été présents lors de cette mission, ils 
			n'auraient pas été en danger et auraient été susceptibles de 
			remédier à l'anomalie en prenant le contrôle du vaisseau par 
			commande manuelle. 
			Cependant la véritable question est : quelle 
			sera la conséquence de l'échec de cette tentative qui, somme toute, 
			se résumait à accomplir une mission maintes et maintes fois 
			accomplie avec succès par Roskosmos, opérateur de Soyouz, et surtout 
			de SpaceX, dont la concurrence pourrait devenir à terme le pire 
			cauchemar de la Nasa ? Et surtout, quel sera le retard subi par le 
			programme Starliner, alors que la concurrence s'affirme de plus en 
			plus ? 
			Jean Etienne 
			Source principale : 
			Boeing Starliner   |