12 novembre 2019

 

Une chercheuse belge fera parler le cœur de Mars

 
Sur Terre, champ magnétique et atmosphère ont joué un rôle déterminant dans le développement de la vie. Deux conditions qui manquent cruellement sur Mars. Mais qu'en est-il du passé de la Planète Rouge… et de son avenir ?

Pour qu'une planète soit habitable, il faut de l'eau à sa surface. Les missions spatiales précédentes ont permis de démontrer qu'il y a déjà eu de l'eau sur Mars et qu'il n'y en a plus aujourd'hui. Autre information essentielle sur la planète rouge : son champ magnétique est aujourd'hui éteint (ce qui rend Mars inhabitable - sur Terre, c'est ce champ magnétique et l'atmosphère qui nous protègent des radiations et de l'érosion de notre atmosphère par le vent solaire). Pour comprendre cette perte d'atmosphère, une solution : étudier le cœur de Mars.

Pour obtenir un champ magnétique, il faut du mouvement dans la partie fluide de la planète (le noyau liquide conducteur) au centre de la planète. Comprendre la nature du noyau de Mars permettra de déterminer où nous en sommes dans l'évolution de Mars et de son champ magnétique, voire déterminer si un nouveau champ magnétique pourrait un jour se recréer sur Mars, condition essentielle pour envisager toute viabilité sur la planète rouge.
 
 

 
Véronique Dehant. Crédit : UCLouvain.
 
Cela fait 20 ans que Véronique Dehant, spatiologue à l'UCLouvain et à l'Observatoire royal de Belgique, travaille sur la compréhension du noyau (centre) de la Terre. D'ici quelques mois, elle pourra compléter ses recherches par l'étude du cœur de Mars, grâce à la mission ExoMars. L'objectif de cette mission ? Récolter des données de radioscience martienne et analyser la rotation de la planète, pour mieux comprendre l'intérieur de la planète rouge et, ainsi, déterminer l'évolution de la viabilité possible (ou non) sur Mars. Au final, pour Véronique Dehant, "cette recherche UCLouvain est une brique de plus dans la construction du mur de la compréhension spatiale".

Une plateforme et un robot sur Mars

Concrètement, la mission ExoMars, menée conjointement par l'ESA (agence spatiale européenne) et ROSCOSMOS (agence spatiale russe), enverra le 25 juillet 2020, une plateforme ainsi qu'un robot sur la planète rouge.

Le robot permettra de récolter des échantillons du sous-sol de Mars (système de forage à quelques mètres). Etant une planète monoplaque, sa surface n'est pas recyclée (comme c'est le cas pour la Terre) : toute son histoire est donc inscrite à sa surface... un trésor d'informations pour les scientifiques qui peuvent remonter dans le passé de Mars et du système solaire. Quant à la plateforme, elle abritera deux instruments européens dont un développé en Belgique, le LaRa (Lander Radioscience), dont Véronique Dehant est responsable.

Son but ? Déterminer si le noyau de Mars est liquide ou solide. Comment ? Les noyaux des planètes étant physiquement inaccessibles, les scientifiques utiliseront les signaux électromagnétiques envoyés depuis la Terre vers LaRa et renvoyés par le même instrument vers la Terre (grâce à des antennes elles-mêmes conçues à l'UCLouvain). L'analyse de ces signaux permettra de comprendre les rotations et orientations de Mars et, in fine, la nature du noyau de la planète rouge.

Jean Etienne

Source principale :

UCLouvain researcher makes the heart of Mars speak. UCLouvain.

 

 

 
En 2020, la mission ExoMars enverra une plate-forme avec le LaRa, un instrument 100% belge, supervisé par Véronique Dehant, chercheuse à UCLouvain. Crédit : UCLouvain.
 
 
 

 
ExoMars. Crédit : ESA.
 

 
 
 
 

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