Et bingo ! Les deux scientifiques ont identifié
un objet dont la dimension avait été estimée à quelque 0,9 mètre,
qui s'est désintégré en janvier 2014 dans l'atmosphère au-dessus du
Pacifique Sud, au large de la côte nord de la
Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le météore s'était approché du soleil à
une vitesse de 60 kilomètres par seconde, suggérant qu'il n'était
pas soumis aux forces de gravitation de notre étoile mais provenait
vraisemblablement d'un autre système planétaire, quelque part dans
la Voie Lactée. Une telle origine
pourrait suggérer que cet objet proviendrait de la zone habitable
d'une autre étoile, soit la région où les températures de surface
d'une planète sont propices à la présence d'eau liquide et peut-être
de la vie, du moins telle que nous la connaissons. Et si même cela
n'était pas le cas dans ces évènement précis, cela reste une
possibilité, qui pourrait se transformer en probabilité statistique
si l'on considère le nombre de systèmes planétaires devant entourer
les quelque 100 à 130 milliards d'étoiles composant notre galaxie…
"Si un objet interstellaire provient d'un autre système planétaire,
il peut apporter de la vie au système solaire de l'extérieur",
explique Loeb.
Cet objet était si petit qu'il a brûlé dans
l'atmosphère terrestre et n'a donc pas pu transmettre de microbes à
la surface de la Terre, a déclaré l'équipe. Mais comme le duo n'a
trouvé qu'un seul météore interstellaire dans une base de données
couvrant plusieurs décennies, Loeb et Siraj estiment que la Terre
pourrait en être touchée tous les dix ans. Cela signifierait
qu'environ 450 millions de météores interstellaires pourraient avoir
frappé la Terre au cours de son histoire d'environ 4,5 milliards
d'années. La vie n'a pas besoin d'être "ensemencée" toutes les
décennies, elle n'a besoin de ce "coup de pouce" qu'une fois tous
les quelques milliards d'années, explique en substance Loeb.
Si les scientifiques pouvaient identifier l'un
de ces visiteurs avant qu'il ne pénètre dans l'atmosphère terrestre,
ils pourraient en comprendre la composition en étudiant le spectre
lumineux du météore pendant sa rentrée dans l'atmosphère.
"Rétrospectivement, il est évident que cela devrait être un très bon
moyen de trouver un objet interstellaire et d'apprendre à connaître
sa composition", a déclaré Loeb.
Jean
Etienne
Sources principales :
Discovery of a Meteor of Interstellar Origin. Earth and
Planetary Astrophysics, ArXiv, 15 avril 2019.
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