La lentille gravitationnelle, un effet suggéré
pour la première fois par Albert Einstein, se manifeste par le
fléchissement de la trajectoire des rayons lumineux provenant d'un
objet lointain en raison l'unfluence par effet de gravitation d'un
objet massif intermédiaire tel qu'un trou noir. Dans les cas les
plus extrêmes, ce fléchissement, agissant comme une loupe, fait
apparaître l'étoile d'arrière-plan beaucou plus brillante qu'elle
n'est réellement.
Cependant, l'effet de lentille
gravitationnelle recherché reste un évènement très rare, car il
nécessite à la fois une étoile dans la galaxie d'Andromède, un trou
noir primordial et un observateur sur Terre, le tout parfaitement
aligné. Afin de maximiser les chances dans leur observation, les
chercheurs ont mis à contribution la caméra numérique Hyper
Suprime-Cam installée au foyer du télescope Subaru, à Hawaii, qui
permet de capturer en une seule image à très haute résolution
l'ensemble de la galaxie d'Andromède.
En tenant compte de la rapidité avec laquelle
les trous noirs primordiaux devraient se déplacer dans l'espace
interstellaire, l'équipe a pris plusieurs séries images afin de
capturer le scintillement d'une étoile alors que sa luminosité
augmentait puis se réduisait durant une période pouvant aller de
quelques minutes à quelques heures en raison de l'interposition
d'une lentille gravitationnelle.
A partir d'une série de 190 images
consécutives de la galaxie d'Andromède saisies pendant une période
ininterrompue de sept heures au cours d'une nuit particulièrement
claire, l'équipe a exploré les données à le recherche de tels
évènements. Statistiquement, il était estimé que les images auraient
alors dû révéler environ 1000 passages de lentille gravitationnelle
devant une étoile. Mais après un examen méticuleux, un seul cas a pu
être identifié, un résultat qui démontre que les trous noirs
primordiaux ne peuvent représenter plus de 0,1% de la totalité de la
matière noire.
Moralité : si on ignore toujours de quoi est
constituée la matière noire, on sait désormais un peu plus… ce
qu'elle n'est pas.
Jean
Etienne
Sources principales :
Microlensing constraints on primordial black holes with Subaru/HSC
Andromeda observations. Nature Astronomy, 1er avril 2019.
Subaru Telescope helps determine that dark matter is not made up of
tiny primordial black holes. Kavli Institute for the Physics
and Mathematics of the Universe (Kavli IPMU), 2 avril 2019.
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