Cette détection s'apparentant à la recherche
d'une aiguille dans une meule de foin, une certaine optimisation
s'impose sur le terrain et dans ce but, une équipe de scientifiques suédois
a entrepris de compiler des preuves de microbes fossilisés dans des
environnements de roches ignées explorés sur Terre, afin de guider
les recherches avec un maximum de précision.
"Nous proposons un 'atlas de microfossiles
volcaniques' pour aider à sélectionner des sites cibles pour les
missions cherchant des preuves de la vie extraterrestre, telles que
Mars 2020 et ExoMars", explique le Dr Magnus
Ivarsson, auteur principal. "L'atlas pourrait également nous
aider à reconnaître à quoi pourraient ressembler les microfossiles
sur Mars, en identifiant les biosignatures associées à différents
types de microbes terrestres fossilisés."
La biosphère profonde de la Terre
Ivarsson et ses collègues ont entrepris
l'étude des vestiges fossilisés de bactéries et autres
micro-organismes ayant proliféré jusqu'à un kilomètre sous le
plancher océanique terrestre depuis 3,5 milliards d'années. "On estime que
la majorité des micro-organismes présents sur Terre existaient déjà dans
la biosphère profonde de l'océan et de la croûte continentale",
révèle Ivarsson. "Pourtant, nous commençons tout juste à explorer
- à travers des projets de forage en profondeur - cette zone à peine
révélée."
Dans un monde aquatique qui ne voit jamais la
lumière du soleil, bactéries, champignons et autres microbes se sont
adaptés pour se nourrir de la roche ignée qui les entoure - ou même
les uns des autres. Ils se propagent à travers des micro fractures
et des cavités, formant des communautés microbiennes complexes et
étendues. "À leur mort, ces communautés microbiennes se sont
fossilisées au sein même de leur environnement rocheux, fournissant
ainsi aux chercheurs contemporains un historique de la vie
microbienne dans la roche volcanique."
|