L'origine de l'eau sur Terre fait débat
depuis des décennies. Provient-elle du bombardement cométaire à
l'origine de notre Système solaire ou a-t-elle été apportée par la
rencontre d'un planétésimal ? La réponse semble avoir été résolue.
Selon la théorie la plus communément admise,
notre planète se serait formée par la collision et l'agrégation de
petits corps célestes, les planétésimaux, dont les astéroïdes
représentent encore, de nos jours, une forme fossile. Cependant,
ceux-ci étant pauvres en eau, cette dernière devrait avoir été
apportée soit par une planétésimal plus gros, soit par une pluie de
plus petits objets, comme les comètes.
Celles-ci, avec leur noyau de glace, semblent
les candidats idéaux. Pourtant, les analyses ont jusqu'ici montré
que leur eau diffère de celle de nos océans. En effet, la présence
de deutérium (²H), habituellement de 0,015% dans l'eau terrestre,
s'avère trois fois plus abondante dans l'eau cométaire, ce qui
semblait invalider cette origine.
Pourtant, une analyse spectroscopique très
détaillée de la comète 46P/Wirtanen lors de son passage à proximité
de notre planète en décembre 2018 au moyen de l'observatoire volant
SOFIA embarqué à bord d'un Boeing 747 dédié a révélé un rapport D/H
identique à celui de l'eau terrestre. Et ce n'est pas une première,
car il s'agit de la troisième comète observée présentant la même
caractéristique. Or comme les deux précédentes, celle-ci appartient
à la classe des comètes dites hyperactives, qui se distinguent par
un dégagement de vapeur d'eau à l'approche du Soleil beaucoup plus
important que ce que devrait leur permettre la surface de leur
noyau. Un excès produit par des particules riches en glace présentes
dans leur atmosphère.
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