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			 "Titan est une lune très 
			active", indique Sébastien Rodriguez, astrophysicien à 
			l'Université Paris Diderot (France) et auteur principal de 
			l'article. "Nous le savions déjà pour sa géologie et son cycle 
			d'hydrocarbures. Maintenant, nous pouvons ajouter une autre analogie 
			avec la Terre et Mars : un cycle actif de la poussière. Sur Titan, 
			cette poussière serait en fait constituée par des particules 
			d'aérosols organiques produites dans l'atmosphère, et qui chuterait 
			pour s'accumuler au sol. Ce que nous aurions observé avec Cassini, 
			c'est que cette poussière organique pourrait être soulevée en de 
			gigantesques nuages juste au-dessus des grands champs de dunes 
			équatoriaux de Titan, comme cela peut se produire sur Terre". 
			Tout comme sur Terre, une météorologie active 
			anime la surface de Titan, qui varie d'une saison à l'autre. Au moment de 
			l'équinoxe, moment où le Soleil traverse son équateur, des 
			nuages massifs peuvent se former dans les régions tropicales et 
			provoquer de fortes tempêtes de méthane. Cassini a observé ce type 
			d'évènements pendant plusieurs de ses survols de Titan. 
			Tempêtes de poussière 
			Lorsque l'instrument 
			VIMS (Visual and 
			Infrared Mapping Spectrometer) de Cassini a repéré de brefs 
			sursauts de brillance au niveau de l'équateur durant l'équinoxe de 
			printemps entre 2009 et 2010, Sébastien Rodriguez et son équipe ont 
			d'abord pensé à des nuages de méthane. Cependant, une étude plus 
			approfondie a rapidement révélé qu'il s'agissait de quelque chose de 
			complètement différent. 
			"D'après ce que nous savons de la formation 
			de nuages sur Titan, nous pouvons dire que de tels nuages de 
			méthane, dans cette région et à cette période de l'année, ne sont 
			pas physiquement possibles", dit Sébastien. "Les nuages de 
			méthane convectifs qui peuvent se former dans cette région et à 
			cette période seraient très opaques, constitués de particules bien 
			plus grosses et devraient être situés à une altitude bien plus 
			élevée que ce que nous révèle la modélisation du signal infrarouge 
			de ces structures". 
  
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