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Emmanuel De
Becker |
Et cela soulève une intéressante question : les
tests de QI, tels qu'ils sont appliqués de nos jours, restent-ils
adaptés ?Emmanuel De Becker estime que
les tests de QI devraient être modifiés pour prendre en compte les
transformations de notre environnement et mieux intégrer les
nouvelles technologies. Pourtant, le Dr Laurent Alexandre,
chirurgien, projectiviste et chef d'entreprise dans le domaine de la
haute technologie en France, s'interroge sur les performances
étonnantes réalisées en Asie alors qu'eux aussi sont
hyper-connectés. "Les petits Singapouriens nous dépassent dans
tous les domaines", annonce-t-il. "Ce n’est pas qu’ils nous
dépassent, ils nous écrasent. Probablement avons-nous renoncé à
notre leadership technologique, éducatif et scientifique tel que
nous l’avions il y a encore 50 ans. A l’inverse, en Asie, des sommes
considérables sont investies dans l’enseignement". Et de fait, A
Hong Kong et Singapour, le QI moyen est de 108, en Corée du Sud 106.
En Europe, l'Italie parvient tout de même à se hisser à la cinquième
place avec 102.
Le QI
Il ne faut cependant pas perdre de vue que le QI n'est qu'un
indicateur, un indice statistique qui permet d'évaluer certaines
performances intellectuelles d'une personne. C'est une estimation,
une photographie de la performance d'une personne a un instant T. On
pourrait le comparer à la mesure de la hauteur d'une tour en se
basant sur la longueur de son ombre en terrain accidenté. Le score
observé doit ainsi apparaître dans une fourchette, un intervalle de
confiance.
Il est donc impossible d'affirmer "votre QI est de 100", mais
simplement d'annoncer "il y a 95% de chance que votre QI se situe
entre 97 et 103". De plus, rares sont les tests - ou les
testeurs - prenant réellement en compte les multiples formes
d'intelligence (au nombre de huit reconnues actuellement), se
limitant à la forme logico-mathématique.
Pour Laurent Alexandre, seule l'amélioration de l'enseignement
permettra d'intégrer le monde de demain et de nous y adapter. Pas en
permettant à nos enfants de réaliser des scores biaisés par le
laxiste des correcteurs, mais par une véritable adaptation à
l'environnement hyperconnecté qui est à présent le nôtre. Un monde
où nos jeunes devront rivaliser avec l'intelligence artificielle.
Jean
Etienne
Source principale (entre autres) :
A negative Flynn Effect in France, 1999 to 2008–9
(Intelligence 51 (2015) 67–70).
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