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Kevin Yackle |
Le docteur en microbiologie, immunologie et
génétique moléculaire Kevin Yackle (dont tous les médias se sont
évertués à écorcher le nom…) et ses collègues ont baptisé ces
cellules "pranayama-neurones", au nombre de 350 dans le cerveau de
la souris, en vertu de leur capacité à contrôler la fréquence
respiratoire par un processus encore indéterminé, mais comparable à
celle des pratiques respiratoires du yoga.
En effet, lorsque les chercheurs privent les souris de ces cellules,
celles-ci se mettent à respirer plus lentement et exercent leurs
diverses activités plus posément, avec plus de lenteur, devenant des
modèles de calme. Un mécanisme qui, s'il fonctionne aussi chez les
humains, pourrait leur permettre de maîtriser le stress en
conservant la maîtrise de soi tout en soignant les crises de
panique. Respirant plus lentement et surtout plus profondément, les
patients seraient ainsi bien moins stressés.
Il est évidemment hors de question que les chercheurs se décident à
priver les humains de ces pranayama-neurones, mais il est
parfaitement envisageable de mettre au point un médicament réduisant
l'activité de ces neurones spécifiques, ce qui induirait un état de
calme et de sérénité salvateur chez des patients hyper-stressés,
sans prise de tranquillisants et en éludant leurs effets
secondaires.
Le docteur en psychologie et biologie cognitive Miguel Farias, de
l'Université de Coventry (Royaume-Uni), espère que les résultats
encourageront la recherche sur les techniques de relaxation. "La
respiration profonde est un moyen très efficace de vous calmer. Il
s'agit d'un effet très fort et très rapide", affirme-t-il.
Jean Etienne
Sources principales :
Destroying a type of brain cell makes mice really chilled out
(New Scientist, 30 mars 2017).
Breathing control center neurons that promote arousal in mice
(Science, 31 Mars 2017 : Vol. 355, Issue 6332, pp. 1411-1415. Doi :
10.1126/science.aai7984).
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