4 avril 2017

 

Les souris nous enseignent le yoga !

 
La pratique du yoga, cette discipline ancestrale plusieurs fois millénaire probablement originaire des bords de l'Indus, au Pakistan, est réputée à juste titre pour combattre le stress. Mais les souris seraient arrivées au même résultat, simplement avec l'aide de Dame Nature.

Une équipe formée de généticiens et de biologistes de l'Université de Californie à San Francisco est parvenue à mettre en évidence la présence, dans le cerveau des souris, d'un nouveau type de cellules corticales capables de relier la fréquence respiratoire de ces animaux à la vigilance et au stress, obtenant ainsi une faculté de décontraction semblable à celle obtenue à la pratique du yoga.
 

Kevin Yackle

Le docteur en microbiologie, immunologie et génétique moléculaire Kevin Yackle (dont tous les médias se sont évertués à écorcher le nom…) et ses collègues ont baptisé ces cellules "pranayama-neurones", au nombre de 350 dans le cerveau de la souris, en vertu de leur capacité à contrôler la fréquence respiratoire par un processus encore indéterminé, mais comparable à celle des pratiques respiratoires du yoga.

En effet, lorsque les chercheurs privent les souris de ces cellules, celles-ci se mettent à respirer plus lentement et exercent leurs diverses activités plus posément, avec plus de lenteur, devenant des modèles de calme. Un mécanisme qui, s'il fonctionne aussi chez les humains, pourrait leur permettre de maîtriser le stress en conservant la maîtrise de soi tout en soignant les crises de panique. Respirant plus lentement et surtout plus profondément, les patients seraient ainsi bien moins stressés.

Il est évidemment hors de question que les chercheurs se décident à priver les humains de ces pranayama-neurones, mais il est parfaitement envisageable de mettre au point un médicament réduisant l'activité de ces neurones spécifiques, ce qui induirait un état de calme et de sérénité salvateur chez des patients hyper-stressés, sans prise de tranquillisants et en éludant leurs effets secondaires.

Le docteur en psychologie et biologie cognitive Miguel Farias, de l'Université de Coventry (Royaume-Uni), espère que les résultats encourageront la recherche sur les techniques de relaxation. "La respiration profonde est un moyen très efficace de vous calmer. Il s'agit d'un effet très fort et très rapide", affirme-t-il.

Jean Etienne

Sources principales :

Destroying a type of brain cell makes mice really chilled out (New Scientist, 30 mars 2017).
Breathing control center neurons that promote arousal in mice (Science, 31 Mars 2017 : Vol. 355, Issue 6332, pp. 1411-1415. Doi : 10.1126/science.aai7984).

 

 
 

 

 
 
 

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