27 janvier 2017

 

Les météorites ne sont plus les mêmes que dans le passé

 
La composition des météorites qui n'ont jamais cessé de bombarder notre planète a radicalement évolué avec le temps, et leur analyse conduit vers une meilleure reconstitution de l'histoire de notre Système solaire.

La grande majorité des météorites tombant sur Terre aujourd'hui sont des chondrites ordinaires de types H et L, dont la composition correspond parfaitement à celle des astéroïdes les mieux situés. Cela suggère que l'origine de leur flux est dominée par les fragments produits par les multiples collisions qui se produisent au fil du temps dans la ceinture d'astéroïdes, cela dans une échelle de temps remontant à une centaine de millions d'années, correspondant à la durée de vie estimée d'un objet croisant l'orbite de notre planète avant d'entrer en collision ou de se désintégrer dans son atmosphère.

Une équipe de scientifiques conduite par Philipp R. Heck, de l'Université de Lund, en Suède, a extrait de minuscules fragments de météorites enfuis dans une carrière à proximité de Lidköping, en Suède, renfermés au sein d'une strate dont l'âge est connu avec précision : 458 à 470 millions d'années (période ordovicienne). Ils ont ainsi pu démontrer que l'abondance de certains isotopes, notamment ceux de l'oxygène, était extrêmement différente de celle observée dans les chondrites ordinaires.

Ainsi, les achondrites primitifs, tels que lodranites et acapulcoites, classifiées comme achondrites connexes, étaient alors présentes dans une proportion de 15 à 34 % du flux de cette époque, contre 0,45 % aujourd'hui. En résumé, la moitié des 43 échantillons ayant fait l'objet de cette analyse se rapportent à des types de météorites soit complètement inconnues, soit très rares par rapport à ce qui est découvert aujourd'hui.

Ces données montrent que le flux de météorites a varié au fil du temps géologique, alors que les perturbations d'orbite des astéroïdes créaient de nouvelles populations de fragments, progressivement capturés par notre planète, constituant un flux continuellement renouvelé. Une découverte qui suggère que l'on doit revoir notre compréhension du système solaire.

Une météorite "éteinte"

Cette étude se base à l'origine sur une hypothèse présentée l'été dernier par le professeur en physique nucléaire Birger Schmitz, de l'Université de Lund (Suède), sur la base de la découverte d'une météorite "éteinte". Ce terme s'applique à une météorite dont la composition chimique et isotopique inhabituelles par rapport aux autres groupes suggère qu'elle provient d'un corps céleste qui a été détruit il y a très longtemps.

"Nous avons toujours supposé que le système solaire était très stable avec les mêmes types de météorites qui tombaient sur Terre à travers l’histoire du système solaire, mais ce n’est pas le cas", commente Birger Schmitz.

Pour Birger Schmitz, il y a quelque chose d’important qui s’est produit dans le système solaire il y a 500 millions d’années. Et cette nouvelle étude offrira de meilleures reconstructions de ces processus. Nous pouvons désormais recréer toute l’histoire du système solaire et c’est une étape importante dans la compréhension de notre système.

Jean Etienne

Source principale :

Rare meteorites common in the Ordovician period (Nature Astronomy, 23 janvier 2017. Doi : 10.1038/s41550-016-0035).

 

 
 

 

 
 
 

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