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26 février 2017 |
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La Nasa exige
d'accélérer son programme spatial d'au moins trois années |
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Alors que le premier vol du nouveau vaisseau
Orion, successeur de la navette spatiale américaine, reste prévu
pour 2018 sans équipage, la Nasa souhaite court-circuiter le
programme et y embarquer au moins deux astronautes. Elle
récupérerait ainsi trois années "perdues", puisque cette étape
n'était prévue que pour 2021... et encore, avec 70% de chance d’un
glissement pour avril 2023 d’après une étude réalisée en 2015.
En effet, l'administrateur par intérim de la NASA, Robert Lightfoot,
lors d'un discours prononcé le 15 février devant les fournisseurs du
SLS (Space Launch System) et d’Orion, a annoncé qu'il avait demandé
à Bill Gerstenmaier, administrateur associé pour l'exploration
humaine à la Nasa, de commencer une étude sur la faisabilité
d’envoyer un équipage lors de la première mission SLS, Exploration
Mission 1 (EM-1).
"Notre priorité est de nous assurer de la sécurité et de
l'efficacité de la mise en œuvre de toutes nos missions
d'exploration prévues" avec Orion, a déclaré vendredi 24 février
Bill Gerstenmaier, responsable adjoint de la Nasa pour les vols
habités. Une déclaration probablement motivée par l'insoutenable
réalité actuelle, qui fait que seuls les USA, pourtant pionniers
dans le domaine spatial et seule nation à avoir envoyé des équipages
sur la Lune, se retrouve aujourd'hui incapable d'envoyer des
astronautes ne fût-ce qu'en orbite terrestre alors que la Russie et
la Chine excellent en ce domaine.
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Le vaisseau Orion
de la Nasa. |
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Dans la foulée, l'agence spatiale américaine a
annoncé le 15 février qu'elle étudiait la possibilité d'avancer la
date de la première mission habitée de sa capsule Orion vers
l'espace lointain, pour un voyage autour de la Lune. Orion volera
"plus loin qu'aucun engin spatial jamais construit pour
(transporter) des humains", promet la Nasa, qui espère à terme
envoyer cette capsule habitée vers Mars, peut-être dès les années
2030.
De très gros défis techniques
Il apparaît cependant que ce nouveau programme, s'il est adopté,
entraînera des ressources et du travail supplémentaires, risquant de
mettre à mal le calendrier prévu initialement.
Ainsi, Allison Miller, porte-parole de Lockheed Martin, estime que
l'accélération de la conception du nouveau vaisseau en vue de le
rendre apte au transport d'un équipage dès son premier vol
entraînera de nouvelles difficultés, telles celle de l'étage
supérieur ICPS (Interim Cryogenic Propulsion Stage - SLS Bloc1) du
lanceur. En effet, celui-ci n'est pas qualifié pour des missions
avec équipage et n'aurait pas dû être utilisé avant le deuxième vol
prévu en 2021.
En fait, les études pour le qualifier ont été abandonnées suivant
les directives du Congrès dans le rapport qui accompagne le projet
de loi budgétaire pour l'exercice 2016. Les plans de la NASA étaient
de le remplacer par le plus puissant EUS (Exploration Upper Stage –
SLS bloc 1B) qualifié lui pour les missions avec équipage. Ce
dernier vient de passer son examen de conception préliminaire et ne
devrait être prêt que pour 2021 et la mission EM-2.
Bref, un programme louable certes pour assurer aux USA l'hégémonie
de l'accès à l'espace, mais il reste tout de même assez difficile de
savoir comment la Nasa pourra s'en tirer. Un tel objectif exigerait
sans le moindre doute des budgets considérablement amplifiés tant
pour Orion que pour le SLS, sans compter le risque potentiel
d'envoyer des astronautes dans l'espace au moyen d'une fusée qui n'a
jamais volé (bien que cela ait été le cas avec le premier vol de la
navette spatiale américaine en 1981, couronné de succès).
Ce projet sera soumis à la Chambre des Représentants dès le 27
février, et ses chances d'approbation sont estimées comme "très
élevées".
Jean Etienne
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Il fut un temps où
il était permis de rêver... Pourtant, l'Histoire nous apprend que
toujours, la réalité finit par rattraper la fiction. Quelquefois
sous un aspect très différent. Et inattendu. Cela s'appelle le
Progrès. |
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