La découverte de ces exocomètes n'est pas
anecdotique, car elle prouve aussi l'existence d'une accélération
gravitationnelle produite par au moins une planète similaire à
Jupiter, catapultant ces comètes vers l'étoile grâce à sa force
d'attraction. Ces événements fournissent aussi des indices sur
l’activité présente et passée des comètes dans notre système
solaire. C’est un mécanisme par lequel les comètes ont pu amener
divers éléments tels qu'une partie de l'eau sur Terre et sur
d’autres planètes de notre propre cortège planétaire.
Les astronomes ont souvent constaté un phénomène similaire dans
notre propre environnement, des comètes plongeant régulièrement dans
notre Soleil. Et le fait de voir ces événements non seulement dans
notre système, mais également dans des systèmes extrasolaires,
démontre que ce phénomène est fréquent dans les systèmes jeunes. En
effet, le pic de cette activité représente les années d’adolescence
de l’étoile, et leur observation nous permet de comprendre ce qui se
passait au début du système solaire lorsque les comètes
"écorchaient" les planètes dans la partie interne de notre système
incluant la Terre, la fournissant en carbone et d'autres éléments
nécessaires au développement de la vie telle que nous la
connaissons.
L'existence d'exocomètes autour de HD 172555 avait été suspectée
pour la première fois par une équipe d'astronomes français
travaillant sur les données collectées de 2004 à 2011 au moyen du
spectrographe HARPS de l’Observatoire européen austral, démontrant
la présence de calcium dans la lumière de l'étoile, caractéristique
de la désintégration des comètes. Ensuite, une autre équipe a
utilisé le STIS (Space Telescope Imaging Spectrograph) de Hubble et
le COS (Cosmic Origins Spectrograph) en 2015 pour mener une analyse
spectrographique dans le spectre ultraviolet pour permettre à Hubble
d’identifier la signature de certains éléments.
Hubble a ainsi détecté du silicium et du gaz carbonique se déplaçant
à une vitesse de 580.000 km/heure par rapport à l'étoile.
L'explication la plus plausible est que ces gaz ont été produits par
d'autres corps, tels des comètes, s'étant désintégrées en rasant la
surface de HD 172555. Il reste encore à démontrer la présence
d’oxygène et d’hydrogène dans ces débris pour confirmer qu'il s'agit
bien d'exocomètes.
Jean Etienne
Source principale :
Hubble
detects 'exocomets' taking the plunge into a young star
(Nasa/Hubble).
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