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Le lanceur
Electron (vue d'artiste) |
Electron est un petit lanceur de deux étages de
19 mètres de haut, dont la structure est réalisée en matériau
composite à base de fibre de carbone, et propulsés par un seul type
de moteur, le Rutherford, mis au point par la société. Le premier
étage du vecteur comporte neuf de ces moteurs cumulant une poussée
de 15 tonnes avec un pic de 15,4 tonnes, tandis que le moteur unique
du second étage, équipé d'une tuyère "allongée", assure une poussée
de 2,243 tonnes. Fait unique, ces moteurs ne sont pas alimentés par
des turbines à gaz mais par des moteurs électriques sans balais,
d'un volume n'excédant pas celui d'une canette de boisson, tournant
à une vitesse de 40.000 tours/minute pour une puissance de 50
chevaux, dont l'énergie est fournie par de simples batteries
lithium-ion.
Selon Rocket Lab, ce type d'alimentation par moteurs électriques
permet d'obtenir un rendement de 95 % au lieu des 45-50 % habituels,
et en réduisent considérablement masse et encombrement en limitant
le nombre de pièces telles que valves, tubulures, tout en limitant
les contraintes thermodynamiques. La chambre de combustion de chaque
moteur est réalisée en grande série par impression 3D, comme
d'autres éléments du lanceur, contribuant là aussi à réduire le coût
du lancement.
Peter Beck, président de Rocket Lab, ajoute que la position de la
base à l'écart des lignes aériennes civiles et la rareté du trafic
aérien dans cette zone lui permettra d'atteindre "la plus haute
fréquence de lancements de l'histoire", soit à terme un tir
toutes les 72 heures. Cependant, ajoute-t-il, le début de l'activité
de la base prévoir de réaliser quatre à cinq lancements par mois.
Et d'ajouter que l'installation qui vient d'être achevée en
Nouvelle-Zélande est bien le premier port spatial privé au monde. La
compagnie de vols spatiaux Blue Origin exploite bien une
installation de lancements privés au Texas, mais ne réalise que des
vols suborbitaux, tandis que SpaceX n'a pas encore achevé son
installation de lancement orbital privé.
Rocket Lab, une histoire déjà ancienne
Rocket Lab n'est pas réellement une nouveauté dans le secteur
spatial, puisqu'elle a commencé par développer la fusée-sonde
Ātea-1, puis Ātea-2, cette dernière et ses évolutions successives
ayant été lancées à 87 reprises jusqu'en 2015 à 250 km d'altitude
avec une charge utile de 25 kg.En
octobre de la même année, la Nasa a annoncé qu'elle avait décidé de
financer le développement du lanceur orbital néo-zélandais ainsi que
celui de deux autres mini-lanceurs pour disposer d'une fusée adaptée
à la mise en orbite de microsatellites (des CubeSats). Le premier
vol orbital de démonstration, programmé pour avril 2018, sera
financé par l'agence américaine à hauteur de 6,9 millions de
dollars.
Jean
Etienne
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