Réfutation et mise en doute
Justement, une équipe de scientifiques conduite par le professeur
Subir Sarkar du département de physiques de l’université d’Oxford
met en doute ce fameux concept standard de la cosmologie. En
utilisant une plus grande quantité de données, un catalogue de 740
supernovas de type Ia, soit 10 fois plus que l’échantillon de la
première étude, les chercheurs n'ont pu que constater la fragilité
de la théorie de l'accélération de l'expansion de l'Univers,
l'expansion proprement dite demeurant pertinente.
Selon le professeur Sarkar, l'attribution du prix Nobel aux
découvreurs de l'accélération de l'expansion de l'Univers a surtout
conduit la communauté scientifique à accepter d'office l'existence
d'une mystérieuse énergie noire, et à considérer qu'elle se comporte
comme une constante cosmologique. Une prise de position qui se
heurte cependant à l'indice de confiance basé sur une étude plus
récente centrée sur une base de données plus fournie de supernovæ et
une analyse plus rigoureuse, qui fait penser que la preuve de
l'accélération de l'expansion donne un indice de confiance de Sigma
3, alors qu'un indice de Sigma 5 est exigé pour parler de découverte
en physique.
L'accélération de l'expansion, une annonce prématurée ?
On peut comparer la découverte de l'accélération de l'expansion de
l'Univers avec celle, en décembre 2015, d'une mystérieuse particule
de 750 GeV dans les résultats enregistrés lors d'expériences au LHC
(Large Collisionneur de Hadrons). La pertinence de cette découverte
se caractérisait alors par un indice de confiance situé dans une
fourchette de 3,4 à 3,9, et elle a aussitôt fait l'objet de plus de
500 publications scientifiques. Mais au mois d'août dernier (2016),
les scientifiques du LHC ont annoncé qu'après réexamen et
expertises, la signification statistique était inférieure à Sigma 1
et que cette particule n’existait pas.
Y a-t-il d'autres indices renforçant l'idée d'une expansion ?
On ne peut le nier, car il y a notamment l’information du fond
diffus cosmologique provenant du satellite Planck. Mais là aussi, le
professeur Sarkar estime que ces tests sont indirects et se basent à
la fois sur l'acceptation d’un modèle présumé, et l'hypothèse que le
fond diffus cosmologique ne soit pas affecté par l’énergie noire.
Pour ces chercheurs, il est certain que les observations indirectes
de l'énergie noire – les seules à notre disposition – montrent bien
quelque chose, mais cette explication n'est admise que parce qu'elle
est la seule acceptable face au modèle d'Univers théorique
ultra-simplifié développé dans les années 1930 bien avant que l'on
ne dispose de la moindre donnée issue de l'observation. Une
meilleure explication pourrait se baser sur une certaine
inhomogénéité d'un Univers où la matière ne se comporterait pas
comme un gaz parfait comme nous l'observons dans nos éprouvettes de
laboratoire, mais obéirait à des lois en relation avec les
conditions locales.
Enfin, le professeur Sarkar appelle à la prudence, car son étude
ébranle l'un des piliers de la cosmologie, et plusieurs années
s'écouleront encore avant que ses résultats puissent être reproduits
et que les observations puissent donner les mêmes conclusions. Il
estime qu’on doit maintenant réfléchir à des modèles théoriques plus
nuancés.
Et on ne peut s'empêcher de penser à la problématique de la matière
noire, dont l'existence présumée se révèle de plus en plus difficile
à expliquer certains phénomènes. Cet "Univers noir" ne serait-il
qu'une sorte de "rustine" élaborée par les scientifiques désireux de
masquer leur incompréhension face à des phénomènes que la Science actuelle
est encore incapable d'expliquer ?
Jean Etienne
Source principale :
Dark matter faces its biggest challenge of all - A correlation
between normal matter and the observed rotation suggests that maybe
dark matter isn’t a certainty, after all.
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