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24 octobre 2016 |
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L'hydrogène
pourrait devenir le vecteur d'énergie propre du futur |
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Ce titre aura fait sursauter nombre de
lecteurs. A juste titre, car si le moteur à hydrogène se révèle très
peu polluant en ne rejetant que de l'oxyde de dihydrogène,
c’est-à-dire de la vapeur d'eau, la fabrication de ce gaz par
électrolyse exige des produits pétroliers, d'où le serpent qui se
mord la queue. Les Japonais ont décidé que cela devait cesser…
Le gouvernement japonais a présenté fin septembre dernier un plan,
qui prévoit la construction dans la préfecture de Fukushima de la
plus grande centrale de production d'hydrogène au monde, qui sera
accompagnée par une extension du réseau de distribution électrique
de la préfecture.
Cette centrale de production, qui a été décidée lors d'une
conférence à Fukushima sous l'impulsion du Ministère japonais de
l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, de l'Agence pour la
Reconstruction, ainsi que d'organisations privées telles que Toshiba
Corp., Tohoku Electric Power Co., Iwatani Corp., etc., et dont le
coût a été estimé à 75,4 milliards de yens (environ 650 millions
d'euros) devrait produire 900 tonnes d'hydrogène par an. |
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Moteur à
hydrogène liquide
développé par BMW. |
Cependant, et c'est ici que l'initiative revêt
toute son importance, la production de cet hydrogène se fera par
électrolyse, exclusivement grâce aux énergies renouvelables telles
que l'éolien et le photovoltaïque.
Dans une première échéance, le projet prévoir d'alimenter
l'équivalent de 10.000 véhicules à hydrogène durant les jeux
olympique de Tokyo en 2020, puis d'augmenter la production avec pour
objectif la fourniture de 100 % de la demande d'énergie de la
préfecture à l'horizon 2040.
Si l’intégration de l’hydrogène comme vecteur d’énergie dans la
société est encore à ses débuts (il existe actuellement 80 stations
pour environ 400 véhicules à pile à combustible en circulation au
Japon), le gouvernement multiplie les initiatives pour encourager sa
démocratisation, et ne se cache pas de vouloir faire de la
préfecture de Fukushima un pôle de la future société de l'hydrogène.
Car l'hydrogène utilisé comme vecteur de l'énergie électrique, on en
rêve. Et cela pour diverses raisons. Car si un véhicule pourrait
ainsi faire le plein en quelques minutes, et non en une nuit comme
pour l'électricité, cela résoudrait aussi le pire cauchemar des
promoteurs des moteurs électriques, qui est le recyclage des
batteries au lithium. Car sur ce plan, rien n'est réglé. Que fait-on
de ces matières toxiques qu'il faut manipuler avec précaution, et
surtout, que deviennent-elles ensuite ? Là encore, le recours à
l'hydrogène paraît bien plus simple.
Jean Etienne
Sources principales :
Fukushima Prefecture study could lead to world’s largest hydrogen
plant (The Japan Times).
Japan to Help Produce Renewable Energy-derived Hydrogen in Fukushima
(Solar Power Plant Business).
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