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Le module Schiaparelli s'est correctement
séparé de la sonde principale ExoMars ce dimanche 16 octobre 2016 à
16h42 afin d'entamer sa descente vers le sol martien qu'il atteindra
dans trois jours. Mais la perte des données télémétriques a fait
craindre le pire…
Même s'il ne s'agit qu'un démonstrateur dont le but principal est de
valider la méthode d'atterrissage sur la Planète rouge d'un
laboratoire beaucoup plus complexe d'ici quatre ans, le module
Schiaparelli devrait concrétiser la capacité de l'Agence Spatiale
Européenne (ESA) à se poser sur Mars, après l'unique tentative qui
s'était soldée par un échec en 2003 avec Beagle 2.
D'une masse de 577 kg pour un diamètre de 2,40 mètres, le module
d'atterrissage constitue en fait un "extra", sorte de passager
clandestin de la sonde européenne ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO)
dont la mission consiste à tenter de déterminer, depuis l'orbite, si
l'origine des traces de gaz méthane détecté dans l'atmosphère
martienne est d'origine biologique.
Séparation effectuée… dans la douleur !
Si à 13h50 TU (+ 2 heures pour heure de Paris) les
données confirmaient la bonne santé de l'orbiteur et de
l'atterrisseur, l'équipe en charge de l'opération attendait, avec à
la fois impatience et anxiété, les signaux annonçant le bon
déroulement des opérations. Tout en étant parfaitement conscients
que rien, absolument rien, ne leur permettrait d'intervenir en cas
de dysfonctionnement.
La tension montait à 14h42 TU, car c'est à ce moment
précis que Schiaparelli devait se séparer de son véhicule porteur.
La confirmation est attendue, mais le signal radio mettra plus de 15
minutes à parvenir via l'antenne de 35 mètres de la station de
réception de l'ESA à New Norcia, en Australie.
Il est 15h02 TU, et une information reçue du GMRT
(Giant Metrewave Radio Telescope), un radiotélescope
interférométrique situé près de Pune, en Inde, et qui fut lors de
son inauguration en 1995 le plus grand du monde, confirme la
séparation de Schiaparelli. Toutefois, l'équipe de l'ESA attend
toujours le signal émis par la sonde.
A 15h27, le directeur de la mission Michel Denis
confirme que les signaux de l'orbiteur ont bien été recouvrés, mais
qu'ils ne contiennent pas les renseignements de télémétrie.
L'inquiétude plane tandis que les équipes de scientifiques étudient
la situation…
16h45 TU, tous les signaux attendus sont enfin réceptionnés.
Les cœurs des techniciens repartent. TGO et Schiaparelli sont en
bonne santé, ce dernier ayant entamé son long plongeon vers la
surface martienne, que rien ne pourra désormais arrêter. Sauf un
complexe système de parachutes et de rétrofusées, espérons-le.
To be continued...
Jean
Etienne
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