14 octobre 2016

 

Sourds ou malentendants, votre petit doigt a des choses à vous dire !

 
Un ingénieur argentin a mis au point et testé avec succès un dispositif permettant à des personnes atteintes de surdité complète d'entendre… par leur petit doigt.

Diplômé de l'Université Technologique Nationale d'Argentine et travaillant au sein du Centre Argentin de Moyens Alternatifs de Communication (CAMAC) qu'il a créé lui-même en 1991, Luis Campos se consacre, avec son équipe, à la conception et au développement de technologies à bas coûts pour les personnes ayant un handicap physique, sensoriel ou mental.

Récemment, le chercheur s'est penché sur la problématique des personnes souffrant de surdité profonde ne pouvant être aidées par un amplificateur acoustique traditionnel. Il a ainsi mis au point le Sevitac (Système de stimulation bio-tactile digital), un appareil qui génère un stimulus équivalent à celui émis lors de la perception d'un son, mais sans l’intermédiaire de l’organe d’audition commun : l’oreille.
 
Le matériel mis en œuvre se compose d'un microphone captant tous les sons émis avec l'intensité de la voix humaine dans un rayon de quatre mètres, d'un décodeur mettant l'accent sur le spectre de fréquence de la voix, relié par un câble à un dé s'enfilant sur le doigt.

Dès que le dispositif reçoit un son, il le transcrit en vibrations reproduites de façon à être perçues de façon tactile par le doigt. Celles-ci constituent un message nerveux envoyé, via les nerfs somato-sensoriels, au cerveau qui traite ce stimulus et décode le contenu associé (information sonore).

29 personnes utilisent actuellement cet appareil en Argentine. Aux dires d'une utilisatrice, après une période d'adaptation, la clarté des sons perçus par le biez de ce dispositif tactile est largement supérieure à celle de nombre d'appareils auditifs conventionnels.

L'utilisation de Sevitac ne se limite toutefois pas aux cas de surdité profonde, et peut améliorer la perception de toutes les catégories de malentendants. S'il reste moins discret qu'un implant classique dissimulé derrière ou dans l'oreille, il est aussi beaucoup moins coûteux (l'équivalent de 2700 € contre 4200 € en moyenne en Argentine), un montant susceptible d'être encore réduit en cas de fabrication en série, ce qui lui promet un bel avenir.

Jean Etienne

Source principale :

Un argentino inventó un “dedal” para que los sordos perciban sonidos (Clarin).
 

 
 
Luis Campos (à droite) présente son dispositif.
 

 

 
 
 

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