Leur présence était déjà suspectée, et elle
vient d'être semble-t-il confirmée par l'examen des données fournies
par l’observatoire Chandra de la NASA et l’observatoire XMM-Newton
de l’Agence spatiale européenne.
Nous connaissons actuellement deux types différents de trous noirs.
Le trou noir stellaire, qui est le résultat de l'effondrement
gravitationnel d'une étoile, et le trou noir supermassif qui se
trouve au centre de la plupart des galaxies. Pour ce dernier, les
scientifiques suggéraient que de tels objets pourraient s'être
échappés suite à un quelconque cataclysme, en se mettant à errer
librement dans le cosmos. Mais les preuves manquaient cruellement.
Un trou noir supermassif errant à 4,5 milliards d'années-lumière
La galaxie GJ1417+52 se situe à 4,5 milliards d'années-lumière de
nous, et les scientifiques estiment désormais qu'un trou noir
supermassif errant s'y balade librement. En effet, lorsqu'une étoile
s'approche d'un trou noir, celle-ci l'attire dans son piège
gravitationnel ce qui provoque une émission importante en
rayonnement X, qu'ont détecté dans le cas présent les observatoires
spatiaux Chandra de la Nasa et XMM-Newton de l'ESA.
Selon les observations, la luminosité extrême de l'objet en
rayonnement X ne pourrait s'expliqer que par la présence d'un trou
noir supermassif errant (puisqu'il se situe à la périphérie, et non
au centre de la galaxie), d'une masse 100.000 fois supérieure à
celle de notre Soleil. Les astronomes pensent que ce trou noir aurait pu
se situer à l'origine dans une galaxie satellite qui aurait fusionné
avec la galaxie GJ1417+52, provoquant son éjection.
Pour les scientifiques, il s'agit d'une découverte importante car de
nombreuses hypothèses suggèrent que notre propre galaxie pourrait
contenir des centaines, voire des milliers de trous noirs qui
résulteraient de sa formation. Rien de tel n'a encore été détecté,
ce qui n'exclut nullement cette possibilité.
Jean Etienne
Source principale :
Discovery of the
Candidate Off-nuclear Ultrasoft Hyper-luminous X-ray Source 3XMM
J141711.1+522541 (Cornell University Library, DOI:
10.3847/0004-637X/821/1/25).
Idem, The Astrophysical Journal, Volume 821, Number 1.
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