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7 octobre 2016 |
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La Nasa est loin
de pouvoir se passer des Soyouz russes |
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Suite à l'explosion d'un lanceur Falcon 9 le
1er septembre dernier, la Nasa pourrait retirer sa confiance dans la
société SpaceX pour l'envoi futur d'astronautes vers la Station
Spatiale Internationale.
Les conséquences de l'explosion du lanceur Falcon 9 lors d'une
simple simulation sur la base de Cap Canaveral, le 1er septembre
dernier, pourrait avoir des conséquences tragiques pour l'entreprise
d'Elon Musk. Car cet accident, le troisième en une année pour
SpaceX, outre la perte financière qu'il provoque, a surtout pour
effet de ramener le taux de réussite de ce lanceur à moins de 10 %,
une valeur totalement incompatible avec les ambitions de son
concepteur d'obtenir l'accréditation qui permettrait son utilisation
dans le cadre de vols humains.
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L'explosion du
lanceur Falcon-9 de SpaceX, le 1er septembre dernier. Crédit SpaceX. |
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Pourtant, c'est bien cela qu'il visait, un
objectif confirmé par la confiance de la Nasa dans le cadre du
programme
Cots (Commercial Orbital Transportation Services), qui
prévoit non seulement un partenariat dans l'envoi de charges dans
l'espace, mais aussi le ravitaillement, en marchandises aussi bien
qu'en équipages, de la station. Or, si la perte de matériel reste
acceptable, du moins dans une certaine proportion, l'envoi d'hommes
dans l'espace exige une confiance quasi-absolue dans les lanceurs.
Ce qui, dorénavant, est loin d'être le cas pour SpaceX.
SpaceX, du plomb dans l'aile ?
Selon le site spécialisé
ArsTechnica, la Nasa réfléchit actuellement à la possibilité
d'acheter de nouvelles places sur des vaisseaux russes Soyouz,
lesquels sont actuellement, et pour longtemps encore semble-t-il,
les seuls susceptibles d'emmener des hommes dans l'espace. Cette
possibilité, qui est pour l'instant évoquée au Centre Spatial Lyndon
B. Johnson, prévoit une décision définitive en décembre prochain,
après les élections présidentielles américaines.
L'agence américaine déclare ne pas encore avoir entamé de
négociations avec l'Agence spatiale russe Roskosmos, et cette
dernière confirme l'information. Toutefois, les experts soulignent
que de telles négociations devraient commencer assez rapidement, car
la construction d'un vaisseau Soyouz exige trois années à la société
RKK Energuia, qui en est le maître-d'œuvre.
SpaceX, mais aussi Boeing momentanément hors course ?
La décision serait aussi alimentée par l'incertitude concernant les
délais de production de Boeing, qui développe aussi un véhicule de
transport d'équipage vers la Station spatiale (Starliner),
prévoyant à l'origine un premier lancement fin 2017. Or, la société
connaît déjà un retard d'au moins une année, et les planificateurs
de la Nasa estiment que Boeing ne pourra vraisemblablement pas tenir
ses promesses avant au minimum 2019.
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Le vaisseau
Starliner de Boeing, également présélectionné par la Nasa. Crédit
Boeing. |
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Une décision politiquement douloureuse
Il est hautement probable que le Président Obama préfère remettre à
son successeur la responsabilité de continuer à confier aux Russes
l'envoi des astronautes américains vers la Station Spatiale
Internationale, aussi ne faut-il pas s'attendre à une confirmation
avant décembre.
Les Russes sont actuellement en situation de quasi-monopole dans le
domaine des vols spatiaux humains, ce qui les a fort logiquement
incités à gonfler le prix du siège des vaisseaux Soyouz, passant de
30 millions de dollars lorsque la navette américaine était encore en
activité, à 81,7 millions de dollars aujourd'hui (six sièges ont été
achetés par la Nasa à ce prix pour 2018). Et il est plus que
probable qu'une reconduction du contrat par la suite impliquera une
nouvelle augmentation du tarif, profitant aussi de l'urgence de la
disponibilité.
En tout état de cause, une seule certitude : l'après-Obama sera
riche en rebondissements, et pas seulement sur le plan politique !
Jean Etienne
Source principale :
NASA officials mulling the possibility of purchasing Soyuz seats for
2019 (ArsTechnica, 30 septembre 2016, par Eric Berger).
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Vaisseau Soyouz
amarré à la Station Spatiale Internationale. Crédit Nasa. |
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