Au cours de ces cinq dernières années, la
microbiologie humaine a connu un essor considérable grâce à la
généralisation d'une nouvelle méthode d'identification rapide et peu
coûteuse des bactéries par spectrométrie de masse (MALDI-TOF).
Celle-ci a permis à l'équipe de Didier Raoult de mettre au point une
nouvelle technique nommée Microbial culturomics, basée sur la
multiplication des conditions de culture, en faisant varier par
exemple la composition du milieu de culture, la température
d'incubation, l'atmosphère d'incubation, le pH du milieu de culture,
couplée à une identification rapide des bactéries qui ont poussées
par la spectrométrie de masse.
Outre les 247 bactéries totalement inconnues découvertes parmi 1170
espèces provenant d'échantillons prélevas dans le tube digestif
humain (selles, estomac, intestin grêle et colon), les chercheurs
ont également trouvé 269 bactéries qui n'avaient jamais été
observées que dans l'environnement et jamais chez l'Homme, et 250
bactéries qui avaient déjà été isolées chez l'Homme mais jamais dans
le tube digestif. Au total, la culturomics a permis de doubler le
nombre de bactéries cultivées à partir du microbiote digestif
humain.
L'ensemble de ces nouvelles espèces de bactéries est disponible dans
des collections de souches internationales (Collection de Souches de
l'Unité des Rickettsies, CSUR, et Deutsche Sammlung von
Mikroorganismen und Zellkulturen, DSMZ), et accessible à la
communauté scientifique, chacun pouvant ensuite utiliser ces souches
pour rechercher un éventuel lien de causalité avec diverses
pathologies.
Jean Etienne
Source principale :
Culture of previously uncultured members of the human gut microbiota
by culturomics (Nature Microbiology, Article number: 16203,
7 novembre 2016, doi: 10.1038/nmicrobiol.2016.203).
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