18 novembre 2016

 

Soyouz MS-03 et Thomas Pesquet en route pour l'ISS

 
Un vaisseau Soyouz-FG (mission Soyouz MS-03) a décollé ce jeudi 17 novembre 2016 à 20h20 TU (21h20 de Paris) depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, emmenant le Russe Oleg Novitski (Commandant de bord), le Français Thomas Pesquet (copilote) et l'Américaine Peggy Whitson vers la Station Spatiale Internationale (ISS), à laquelle ils s'amarreront le 19 novembre à 22h02 TU.
 

Logo de la mission

Oleg Novitski, militaire de carrière, pilote, plongeur et instructeur militaire de parachutisme, a déjà effectué une mission de six mois à bord de la Station Spatiale Internationale en 2012. Peggy Whitson est chercheuse en biochimie, et détient le record féminin de la plus longue durée cumulée dans l'espace avec 376,5 jours, au cours de deux missions à bord de la station en 2002 et 2007/2008, en qualité de Commandant dans ce dernier cas. Elle a aussi effectué six sorties dans l'espace pour une durée totale de 40 heures.

Thomas Pesquet, originaire de Rouen, est le dixième Français à prendre la route de l'Espace. Au cours de sa mission prévue pour une durée de six mois, il exercera la fonction d'ingénieur de vol. Comme tous les autres membres de l'équipage (six habituellement), son temps sera partagé entre la maintenance de la station, et la réalisation d'une centaine d'expériences scientifiques, une moitié pour le compte de la Nasa, l'autre moitié pour le compte de l'ESA, dont sept ont été conçues par le CNES :
  • Fluidics, visant une meilleure compréhension du comportement des fluides dans l'espace.
  • ECHO, un dispositif d'échographie télé-opéré expérimental.
  • Aquapad, un outil permettant de déterminer si une eau est potable.
  • Everywear, une application fonctionnant sur tablette permettant de recueillir facilement les données transmises sous Bluetooth par les capteurs biomédicaux portatifs qui mesurent les paramètres physiologiques des astronautes.
  • MATISS, un nouveau type de surface "intelligente" visant à empêcher les bactéries de s'y poser et de proliférer.
  • Pesrpectives, un casque de réalité virtuelle destiné à évaluer l'incidence de l'impesanteur sur les fonctions cognitives.
  • Exo-iss regroupe trois expériences pédagogiques qui seront menées avec des lycéens.

Ces expériences, ainsi qu'une quinzaine d'autres effectuées sous l'égide de l'ESA, seront suivies par le CADMOS (Centre d'Aide au Développement des Activités en Micropesanteur et des Opérations Spatiales) à Toulouse (France), dédié à la conception et à la gestion d'expériences à bord de la station spatiale.

La mission Proxima

Le nom de la mission a été choisi parmi 1300 propositions reçues à la suite d'un concours lancé par l'ESA, remporté par Samuel, un jeune Toulousain de 13 ans, qui explique : "Proxima est l'étoile la plus proche de notre Soleil et en toute logique la première destination pour un voyage au-delà de notre système solaire". Proxima s'inscrit aussi dans la logique des noms des missions antérieures des astronautes français (Altaïr, Cassiopée, Andromède, Perseus…). Le nom évoque aussi la proximité existant entre le spatial, les vols habités et les expériences conduites à bord de la station, et les retombées directes pour les êtres humains sur Terre.

 
Le logo de la mission Proxima est recouvert de traînées d'étoiles évoquant l'espace et l'exploration au-delà de l'orbite terrestre, tandis que deux astres stylisés représentent, au choix, la Terre et la Lune ou la Lune et Mars. Au centre, le X de Proxima fait référence à l'étoile Proxima Centauri, mais aussi à l'inconnu, et au fait que Thomas Pesquet est le dixième astronaute français. Les trois traits s'échappant du X sont une représentation stylisée de l'ISS, et représentent à la fois les couleurs de la Terre, la Lune et Mars, ainsi que le drapeau français.

Thomas Pesquet emporte également un drapeau de la République française, qui lui a été remis par Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. L'astronaute se déclare "vraiment heureux du nom de la mission et du logo, ils rendent hommage aux astronautes français tout en reconnaissant l'héritage des vols habités précédents et en ouvrant des perspectives pour l’avenir".

Thomas Pesquet

Né à Rouen en 1978, Thomas Pesquet a effectué des études d’ingénierie aéronautique et spatiale à l’École Nationale Supérieure de l’Aéronautique et de l’Espace de Toulouse. Après avoir travaillé de 2002 à 2004 au CNES, il a exercé la profession de pilote de ligne. Il a été sélectionné en mai 2009, avec cinq autres candidats, afin d'intégrer le corps des astronautes européens de l'ESA.

Entre 1982 et 2008, neuf astronautes français ont pris la route de l'Espace, et puis, plus rien jusqu'à ce jour. Pourquoi ? La raison n'est ni scientifique, ni économique. En fait, l'Agence Spatiale Européenne détient 8,3 % des droits d'utilisation de l'ISS, un chiffre calculé sur la base du taux de participation française à la construction et à la maintenance de la station. Or, cela n'autorise qu'un séjour de 3 mois par année pour un équipage permanent de 6 astronautes. C'est en tenant compte de la participation française à l'Agence Spatiale Européenne, soit un peu plus de 20 %, que la Nasa a consenti à accorder un séjour de six mois à un astronaute de l'ESA, et cela après une longue attente qui n'est pas seulement due à la complexité de la mission… L'affectation de Thomas Pesquet pour la mission Proxima remonte au 17 mars 2014.
 
 
Avant Thomas Pesquet, neuf Français avaient pris la route de l'Espace. Le premier d'entre eux fut Jean-Loup Chrétien (3 vols), en 1982, suivi par Patrick Baudry (1 vol) en 1985, Michel Tognini (3 vols) en 1992, Jean-Pierre Haigneré (4 vols) en 1993, Jean-François Clervoy (3 vols) en 1994, et Jean-Jacques Favier (1 vol) en 1996. Toujours en 1996, Claudie Haigneré (2 vols) sera la première française dans l'espace. Elle sera suivie par Léopold Eyharts (2 vols) en 1998 puis par Philippe Perrin (1 vol) en 2002. Le dernier fut Léopold Eyharts en 2008.
 

Jean Etienne

 
 
 

 
De gauche à droite : Oleg Novitski, Peggy Whitson et Thomas Pesquet. Crédit : ESA.
 

 

 
 
 

Retour

Commentez cet article dans le forum