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Gros plan sur
les pattes postérieures du spécimen fossilisé. |
Selon les théories actuellement admises, les
serpents auraient évolué à partir de reptiles à quatre pattes
capables de creuser ou de nager, mais qui ont progressivement perdu
leurs membres devenus inutiles. Une autre hypothèse voudrait que la
disparition des pattes résulterait de l'adoption d'un nouveau mode
de locomotion, voire d'une meilleure adaptation à une vie
souterraine.
Un examen approfondi du fossile effectué par tomographie à l'European
Synchrotron Radiation Facility (ESRF)
à Grenoble par une équipe de chercheurs canadiens conduite par
Michael Caldwell, de l'Université
de l'Alberta à Edmonton, apporte un démenti à l'hypothèse du
"chaînon manquant", en révélant qu'il ne s'agit que d'un ancien
reptile aquatique.
En effet, les détails du crâne de l'animal montrent que la structure
des os est typique des lézards. Ainsi, les mâchoires ne s'ouvrent
pas aussi largement que celles de la plupart des serpents, et
l'ensemble des caractéristiques correspond à un représentant des
mosasaures, soit un reptile aquatique. Suite à ces constatations, la
revue Science vient de publier un démenti de sa première
publication.
Un unique spécimen
Cependant, le fossile, qui porte toujours le nom provisoire de
Tetrapodophis amplectus, reste l'unique spécimen d'une espèce
inconnue, renforçant l'intérêt des chercheurs d'en établir une
classification précise et de l'étudier plus en détails. Un intérêt
qui a bien failli ne pouvoir être satisfait, car deux os très
importants de l'holotype ayant été endommagés lors de l'examen à
l'ESRF de Grenoble, le propriétaire (privé) du spécimen en avait
exigé la restitution. Mais après avoir enquêté sur l'ampleur des
dégâts, celui-ci est revenu sur sa décision et de confier à nouveau
le fossile au musée de Solnhofen.
Jean Etienne
Sources principales :
A
four-legged snake from the Early Cretaceous of Gondwana
(article original paru dans Science le 24 juillet 2015 - DOI:
10.1126/science.aaa9208).
Update: Controversial ‘four-legged snake’ may be ancient lizard
instead (démenti paru dans Science le 11 novembre 2016 -
DOI: 10.1126/science.aal0327).
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