2 novembre 2016

 

Une nouvelle approche israélienne du traitement du SIDA extrêmement prometteuse

 
Un peptide formé d'acides aminés, conçu par une équipe de scientifiques de l'Université hébraïque de Jérusalem, introduit par voie médicamenteuse dans les cellules infectées par le virus du SIDA entraîne leur autodestruction.

Mise au point par les Drs Abraham Loyter et Assaf Friedler de l’Université hébraïque de Jérusalem, la nouvelle molécule, un peptide, c'est-à-dire un polymère d’acides aminés reliés entre eux par des liaisons peptidiques, a été introduit dans des tubes à essai contenant le sang de dix patients souffrant du SIDA à un stade avancé. L'expérience, conduite au centre médical Kaplan de Rehovot, a démontré que dans tous les cas et en seulement huit jours, la charge virale des échantillons sanguins avait baissé de 97 %, et devenait indétectable après deux semaines.
 
 
 
 Abraham Loyter et Assaf Friedler. Source : Université hébraïque de Jérusalem.
 
L'explication peut paraître simple, même si la mise au point de procédé l'est nettement moins. En fait, la peptide mis au point et synthétisé par l'équipe de recherche "ouvre la porte" des cellules déjà infectées par le virus du SIDA et amène plusieurs autres copies de l'ADN du même virus à s'y introduire. Cela entraîne une surcharge qui se traduit par l'autodestruction des cellules atteintes, tandis que les cellules saines, quant à elles, sont totalement épargnées. Plus simple à dire qu'à faire, et pourtant, c'est bien ce qui a été obtenu.

Rupture complète avec tous les traitements connus !

Actuellement, le SIDA est combattu par un cocktail de médicaments (au minimum trois) qui ralentissent la progression de la maladie, mais ne débarrasse jamais complètement le corps du patient du virus. Un traitement qui avait permis aux médecins, à son application, de traiter le SIDA comme une maladie chronique, et plus nécessairement fatale.

Or le nouveau traitement rompt complètement avec cette approche, ainsi que l'explique Abraham Loyter : "Avec notre approche, nous détruisons les cellules, donc il n’y a aucun risque que le virus puisse se réveiller un jour, puisque plus aucune cellule ne contiendra le virus après le traitement".

Patrick Levy, le premier directeur exécutif de l'Israel AIDS Task Force, lui-même est porteur du virus du SIDA depuis 28 années, se dit optimiste. "Il y a toujours des articles sur des avancées, alors j'essaie de ne pas en attendre de trop afin de ne pas être déçu," a-t-il déclaré. "Mais cette fois, cela ressemble à une percée très intéressante. Si elle arrive au stade d'un essai clinique sur des êtres humains, cela correspond certainement un développement spectaculaire et une vraie nouvelle".

D’autre part, le ministère de la Santé israélien a annoncé la semaine dernière la distribution gratuite de médicaments prophylactiques aux populations présentant un risque important d'exposition au virus du SIDA, afin d'empêcher la propagation du virus.

Jean Etienne

Source principale :

Israeli scientists see breakthrough in AIDS cure (The Times of Israel, 1er novembre 2016).

 

 
 

 

 
 
 

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