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Le premier lanceur à décoller de la nouvelle
base spatiale de Vostotchny sera une fusée Soyouz 2.1a, qui mettra
en orbite trois satellites le 27 avril prochain.
Jusqu'à ce jour, la plupart des lancements spatiaux russes se sont
effectués depuis Baïkonour, une base spatiale démesurée bâtie à
l'époque de l'Union Soviétique, et surtout de la guerre froide… Avec
près de 200 kilomètres de long, 6717 km² de superficie et 16 pas de
tir reliés par 470 km de voies ferrées et 1281 km de routes, cette
installation cyclopéenne s'est soudain retrouvée après
l'effondrement de l'URSS au Kazakhstan, c'est-à-dire en territoire
étranger. Et pour y poursuivre ses activités de lancements, tant
civiles que militaires, l'actuelle Russie n'a d'autre recours que de
louer Baïkonour à l'Ukraine, pour un montant annuel approchant les
200 millions de dollars l'année.
Aussi, la Russie a-t-elle intérêt à posséder ses propres
installations sur son territoire, ce qui sera réalisé avec le
nouveau cosmodrome de Vostotchny, qui devrait être officiellement
inauguré le 27 avril 2016 par le lancement des satellites
Lomonossov, Aïst-2D et SamSat-218 au moyen d'une fusée Soyouz.
Conçu par l'Université Lomonossov de Moscou, le satellite Lomonossov
est destiné à observer les sursauts gamma, les rayons cosmiques à
haute énergie, les phénomènes lumineux transitoires (des éclairs
lumineux visibles en haute atmosphère et accompagnant les orages) et
à réaliser des expériences scientifiques consacrées à la
magnétosphère terrestre.
Aïst-2D est un satellite de télédétection à haute résolution.
Le nanosatellite SamSat-218 a été créé par l'Université aérospatiale
de Samara. Sa mission consiste à tester les algorithmes
d'orientation des petits satellites.
La Russie envisage d'effectuer sept ou huit tirs spatiaux par an
depuis Vostotchny. Le premier lancement d'un vaisseau spatial habité
vers la Station spatiale internationale (ISS) depuis Vostotchny aura
lieu d'ici 2023.
Jean Etienne
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