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Jason Steffener |
"Dans divers milieux de travail et centres de
transport public, il existe déjà des initiatives pour encourager les
gens à prendre les escaliers", affirme le chercheur. "Or, nos
travaux donnent à penser qu'on devrait également axer ces campagnes
sur les adultes plus âgés, afin de les inciter, eux aussi, à garder
leur cerveau jeune et en santé".
Les scientifiques ont abouti à ce résultat en mesurant le volume de
matière grise présente dans le cerveau des participants. Parce qu'il
est causé par la rétraction neurale et la perte de neurones, le
déclin de la matière grise constitue un aspect très visible du
processus de vieillissement chronologique. Les chercheurs ont
ensuite comparé le volume du cerveau des participants en fonction du
nombre de volées d'escalier grimpées et d'années d'études terminées.
Les résultats sont sans équivoque : plus le nombre de volées
d'escalier et d'années d'études est élevé, plus le cerveau demeure
jeune. Et cela dans des proportions non négligeables : 0,58 année
(211 jours) pour une volée d'escalers par jour, et 0,95 année (346
jours) par année d'études supplémentaire effectuée, valeurs
cumulables.
"Cette recherche montre donc que l'éducation et l'activité
physique ont une incidence sur l'écart entre une prédiction
physiologique de l'âge et l'âge chronologique", souligne Jason
Steffener. "Elle révèle en outre que les gens peuvent faire des
gestes concrets pour ralentir le vieillissement de leur cerveau.
Contrairement à d'autres types d'exercice plus vigoureux, grimper
des escaliers est une chose que les adultes plus âgés peuvent faire
au moins une fois par jour - et que beaucoup font d'ailleurs déjà",
ajoute encore M. Steffener, qui est aussi chercheur à l'Institut
universitaire de gériatrie de Montréal.
"Cette activité toute simple offre un potentiel énorme comme
mesure d'intervention pour favoriser la santé du cerveau, ce qui est
très encourageant", conclut-il.
Jean Etienne
Source principale :
Differences between chronological and brain age are related to
education and self-reported physical activity (Neurobiology
of Aging Volume 40, April 2016, pp. 138 à 144 - doi :
10.1016/j.neurobiolaging.2016.01.014).
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