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Le Dr Simeon
Bird. |
Faute d'observations, et surtout dans
l'incapacité de pouvoir différencier trous noirs et trous noirs
primordiaux, les scientifiques restent sceptiques face à leur
existence. Cependant, ceux-ci pourraient être tellement abondants
dans notre Univers qu'ils pourraient s'identifier, au moins
partiellement, sinon totalement, à la constitution de la matière
noire.
LIGO a-t-il observé la matière noire ?
La naissance de l'Univers aurait ainsi produit de nombreux trous
noirs primordiaux, invisibles par définition et trop petits pour
être mis en évidence par effet gravitationnel, donc indétectés, qui
se sont ensuite répartis équitablement dans l'ensemble de l'Univers
en se rassemblant autour des galaxies. Selon l'équipe, qui appuie
son hypothèse de cinq pages de calculs et d'équations mathématiques,
ces trous noirs primordiaux pourraient constituer une base solide
pour expliquer la nature de la matière noire. Mieux, en calculant le
nombre, la répartition, ainsi que la probabilité que ces trous noirs
s'assemblent en binaires et entrent en collision, l'équipe propose
un taux de collisions qui correspond avec les observations de LIGO.
Aussi l'équipe, conduite par le Dr Simeon Bird (Carnegie Mellon
University), estime-t-elle que lorsque LIGO a détecté les ondes
gravitationnelles, il pourrait aussi avoir observé pour la première
fois de la matière noire sous forme de trous noirs primordiaux. L'un
des auteurs de l'étude insiste toutefois sur la nécessité de
confirmer cette hypothèse par de nouvelles observations, tout en
admettant que la matière noire pourrait très bien être constituée de
trous noirs primordiaux, dont l'existence est suspectée depuis
longtemps.
Jean Etienne
Source principale :
Did LIGO detect dark
matter ? (Physical Review Letters 116, 201301 - 2016).
Sur notre site :
>>>
Première observation directe d'ondes gravitationnelles (12 février
2016).
>>>
Les deux trous noirs à l'origine d'ondes gravitationnelles auraient
pu se trouver à l'intérieur d'une étoile gigantesque (19 février
2016).
>>>
Ondes gravitationnelles : et de deux ! (16 juin 2016).
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