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Crédit : ISRO. |
Presque tout ce qu'a réalisé l'ISRO jusqu'à
présent a déjà été accompli par d'autres pays, y compris le premier
essai réussi de son véhicule réutilisable (RLV, ou reusable
satellite launch vehicle).
Cependant, l'Inde se distingue par le coût de ses missions
spatiales. Car en effet, toutes ses missions, y compris à
destination de la Lune et de la planète Mars, ont été réalisées pour
une fraction du prix des missions similaires par d'autres agences
spatiales.
L'ISRO n'est pas la seule agence à développer des systèmes
réutilisables, la plupart des autres organisations, gouvernementales
ou autres, poursuivent des programmes semblables à différents stades
de développement, allant de la réalisation concrète au simple projet
sur le papier. Cependant, la démonstration réussie d'un RLV traduit
la volonté du pays de devenir un acteur encore plus attrayant sur un
marché international déjà convoité en réduisant le coût de la mise
en orbite.
Et ceci est une considération importante face aux allégations
souvent entendues selon laquelle les missions spatiales de l'Inde
seraient un gaspillage d'argent alors que le pays se bat encore afin
de fournir
les plus élémentaires des commodités à ses citoyens. Ceci
pourtant dans un monde où progrès économique et scientifique vont de
pair.
La navette spatiale indienne
La navette réutilisable testée avec succès ce 23 mai 2016
représentait le modèle définitif à une échelle d'un sixième, soit
6,5 mètres de longueur pour 1,75 tonne. Tel que prévu, l'appareil
qu'ambitionne de construire à terme l'ISRO mesurera environ 40
mètres de long et sera susceptible d'emmener une charge utile
similaire à celle de la navette spatiale américaine, qui a effectué
135 missions avant d'être définitivement abandonnée en 2011 suite à
une bilan que l'on peut qualifier de désastreux sur les plans à la
fois économique et humain.
RLV-TD (Reusable Launch Vehicle Technology Demonstration program),
lancé ce matin à 7 heures locales au moyen d'une fusée à poudre de
type HS9 depuis le Centre spatial de Satish Dhawan, situé à
l'extrémité orientale de la lagune de Pulicat, sur l'île de
Sriharikota sur la côte orientale de l'Inde à 80 km au nord de
Madras, a atteint une altitude de 80 kilomètres avant d'amorcer une
descente contrôlée dans l'atmosphère, guidée par de petits
propulseurs afin de s'aligner sur une cible située dans le golfe du
Bengale, sans qu'aucune récupération sur la terre ferme ne soit
prévue pour l'instant.
Ultérieurement, une piste d'atterrissage de plus de 4 kilomètres de
long sera aménagée à Sriharikota même, tandis que les essais se
poursuivront pour, espèrent les responsables de l'ISRO, mettre au
point un lanceur récupérable qui devrait leur permettre de diviser
par dix le prix du kilogramme en orbite... du moins selon leurs
prévisions.
Jean
Etienne
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