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L'administration du président Barack Obama a
longtemps privilégié les projets de missions habitées vers des
astéroïdes, considérant qu'il s'agissait d'une des tâches
prioritaires les plus importantes du programme spatial des
Etats-Unis et d'un marchepied pour une exploration humaine de la
Planète Rouge. Mais le Congrès américain vient de lui donner tort.
Washington vient ainsi de refuser un budget de 66,7 milliards de
dollars réclamé par la Nasa afin de planifier une mission habitée
vers un astéroïde, tout en conseillant à l'agence spatiale de se
concentrer d'abord sur l'élaboration de technologies pour une
exploration humaine de la planète Mars. Selon la Chambre des
représentants des États-Unis, l'Administration nationale de
l'aéronautique et de l'espace doit revenir aux missions pilotées
lunaires au lieu de s'occuper de missions habitée vers des
astéroïdes, dont l'intérêt ne convainc personne.
En effet, alors que la fin du deuxième mandat du président américain
est entamée, le Congrès, alors qu'il examinait le budget fédéral
2017, a recommandé à la NASA de changer ses priorités.
La Nasa réclamait l'attribution d'une somme de 66,7 milliards de
dollars pour une mission habitée vers des astéroïdes, mais le
Congrès a estimé que ce programme ne revêtait pas suffisamment
d'importance à ses yeux et n'offrait pas de perspectives
scientifiques aussi importantes que l'exploration de la planète Mars
par des hommes. La Chambre des Représentants a pour sa part estimé
que la Lune était la meilleure base de départ pour mettre au point
les technologies indispensables pour une mission habitée vers Mars,
qui serait ainsi planifiée à l'horizon 2030.
L'astronaute américain Leroy Chiao marque son accord avec la
décision du Congrès. Selon lui, les générations futures
d'astronautes et d'ingénieurs spatiaux "doivent tester leurs
connaissances sur la Lune avant de conquérir la Planète rouge".
De plus, selon lui, le satellite naturel de la Terre représente un
bien meilleur champ de manœuvre pour tester des technologies que les
astéroïdes. Un avis partagé par la grande majorité des astronautes
de la Nasa.
La Nasa dispose dès à présent du vaisseau Orion, développé à
l'origine pour le retour de l'Homme sur la Lune, après près de 44
années d'absence… Détourné de son objectif initial pour une nouvelle
orientation vers une exploration d'astéroïdes dont personne ne
comprend réellement l'intérêt, il pourrait ainsi retrouver sa
signification et procurer à l'Homme un nouveau défi.
L'élan planétaire qui avait accompagné la conquête de la Lune "avant
la fin de la décennie" en 1969 était, nous le savons maintenant,
d'ordre politique. Rien n'était en effet trop beau, ni trop coûteux
en cette période de guerre froide, pour s'assurer une place au
soleil face à une Union Soviétique qui s'avéra pourtant bientôt
moribonde. Nous trouverions-nous à la veille d'un nouvel élan, d'un
nouveau défi, cette fois justifié par la Science ? Nous l'espérons.
Jean Etienne
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