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Image d'un
lymphocyte obtenue par microscopie électronique à balayage. |
L'équipe de Lausanne s'est tournée vers un groupe
de patients sous traitement antirétroviral depuis 10 à 14 années,
utilisant des méthodes de tri de groupes de cellules ainsi que des
techniques de marquage permettant d’étudier les bonnes cibles.
Les chercheurs ont alors démontré que des
précurseurs du VIH se cachent dans les "lymphocytes T folliculaires"
ou Tfh, localisés au sein des centres germinatifs des ganglions
lymphatiques. Ces cellules représentent une minorité, environ 1%,
des lymphocytes T CD4 des ganglions lymphatiques, mais elles
constituent le principal réservoir du virus.
Cette observation est encore étayée par le fait que les centres
germinatifs des ganglions lymphatiques constituent des régions
difficiles d’accès pour les cellules capables de reconnaître et tuer
les cellules infectées par le VIH.
Un réservoir à virus
"En analysant le comportement de ces lymphocytes T folliculaires,
nous avons enfin réussi à identifier les cellules qui sont
responsables de la persistance du VIH même lorsque le traitement
antirétroviral a fait disparaître toutes les traces du virus dans le
sang du patient", exprime Giuseppe Pantaleo, professeur à l’UNIL
et coauteur de l’étude. Selon lui, une telle avancée permettra, par
la suite, de cibler les traitements sur ces cellules spécifiquement
pour ainsi éradiquer la totalité du virus chez le malade, et ainsi
obtenir une rémission complète.
Interrogé sur l’importance de ces travaux, Bernard Hirschel, ancien
professeur de l’Université de Genève et spécialiste du VIH, affirme
que "cette étude est très élégante et rigoureuse, mais il faut
maintenant réussir à traiter spécifiquement les lymphocytes T
folliculaires de l’infection par le VIH, ce qui peut encore prendre
plusieurs années".
Une chose est certaine : un pas de plus a été effectué dans la bonne
direction en vue de la guérison totale du sida.
Jean
Etienne
Source principale :
PD-1+ and follicular helper T cells are responsible for persistent
HIV-1 transcription in treated aviremic individuals (Nature
Medicine, 30 mai 2016).
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