La corrélation entre réchauffement climatique
et émission de CO² par l'activité humaine semble une évidence
scientifique. Mais qu'en est-il, justement, de l'avis des
scientifiques ?
Le battage médiatique, tant de la part des media que des autorités,
ne laisse que peu de place à la discussion, voire au doute face aux
affirmations des scientifiques. Pourtant, le propre de la Science
est bien la révocabilité de ses théories, sans cesse, et par
définition, soumises à la preuve reproductible par l'expérimentation
et l'observation.
Mais ne nous égarons pas. Si l'augmentation de la pollution
atmosphérique et la dégradation de l'environnement suite aux
nuisances industrielles, entre autres, est une réalité, le lien avec
le réchauffement climatique en constitue la preuve idéale et doit
nous inciter à réduire notre consommation énergétique. Une
résolution certes raisonnable, mais qui repose sur une constatation
quelque peu péremptoire.
Si la production humaine de CO² n'a cessé d'être utilisée pour
expliquer les variations de température durant le dernier siècle (un
clin d'œil en comparaison d'une époque géologique), cette théorie
connaît aujourd'hui de sérieuses difficultés pour expliquer les
observations passées et présentes. Aussi le Dr Nir Shaviv,
astrophysicien de l'Université
hébraïque de Jérusalem, s'est-il attelé à la tâche dans le but
d'apporter une explication plus convaincante, et surtout, plus
proche de la réalité observée.
Le CO², vraiment ?
Jusqu'il y a peu de temps, Nir Shaviv était convaincu de la
pertinence et de l'exactitude de l'explication apportée par les
scientifiques du
GIEC
(Groupe d'Experts Intergouvernementaux sur l'Etude du Climat), mais
peu à peu, lors de l'avancement de ses travaux, il a constaté que
l'origine humaine du réchauffement n'est qu'une hypothèse de travail
et qu'aucun scientifique n'était capable d'en mesurer l'effet sur le
climat, et a fortiori, la pertinence.
Pour Nir Shaviv, ainsi que pour d'autres scientifiques, d'ailleurs
de plus en plus nombreux, la cause première du réchauffement n'est
pas à rechercher sur Terre mais dans l'Espace. En effet, alors que
la comparaison entre les émissions de CO² et les courbes de
température relevées reste approximative, la comparaison avec le
degré d'activité du Soleil présente une bien meilleure corrélation.
Une telle comparaison n'est pas nouvelle, puisqu'elle avait déjà été
mise en évidence par l'astronome anglais William Herschell dès le
début du 19ème siècle, qui avait publié une corrélation entre la
faible abondance des taches solaires et le cours du quintal de blé.
Il avait en effet observé que moins il y avait de taches sur le
Soleil, plus la couverture nuageuse était plus importante, ce qui faisait chuter
la température, entraînant des récoltes moins abondantes.
Herschell ne fut pas pris au sérieux, et pourtant nous savons
aujourd'hui qu'il avait raison.
Le Soleil, cette bombe thermonucléaire
Malgré son aspect statique et immuable, le Soleil, notre étoile, est
un astre plein de vie menant une existence particulièrement agitée.
Il s'agit d'une immense bombe thermonucléaire qui explose en
permanence, consommant pas moins de 600 millions de tonnes
d'hydrogène par seconde. Mais son fonctionnement présente des
irrégularités provoquées par le perpétuel brassage des éléments qui
le composent, que l'on pourrait comparer – à une échelle toute
différente – à la surface de l'eau en ébullition dans une marmite.
Ainsi, de gigantesques éruptions se produisent en surface, qui se
manifestent notamment par l'apparition de taches solaires.
S'ensuivent des périodes plus calmes, ou plus actives, selon un
cycle d'approximativement 11 années.
Restait à démontrer le lien entre l'activité solaire et la formation
de nuages sur la Terre. Et c'est ici qu'un nouvel acteur intervient
: les rayons cosmiques, un rayonnement naturel, en provenance de
l'Espace profond, découvert en 1912 par l'astrophysicien
américano-autrichien Victor Franz Hess (ce qui lui a rapporté le
Prix Nobel de physique en 1936), composé de particules à très haute
énergie se propageant dans le vide interstellaire.
Lorsqu'ils pénètrent dans l'atmosphère terrestre, ces rayons
cosmiques provoquent l'apparition des aurores polaires. Mais ce qui
est moins connu, c'est qu'elles potentialisent aussi la formation de
nuages. En effet, l'ionisation de l'air humide par les rayons
cosmiques entraîne l'apparition de microgouttelettes qui
s'assemblent sous effet électrostatique en masses nuageuses.
Le projet CLOUD, réponse du CERN
Cet effet a été confirmé par une série d'expériences conduites par
le professeur Svensmark et son équipe lors du
projet CLOUD
au CERN (Centre d'Etude et de Recherche Nucléaire) en 2006,
consistant à reproduire en laboratoire la formation de nuages par le
rayonnement cosmique. Cette étude a été publiée, notamment par les
Proceedings of the Royal Society et par l'Académie des
Sciences Britannique.
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