Une équipe de scientifiques irlandais,
français et américains tentent de comprendre l’origine des épisodes
inattendus d’activités violentes qui animent régulièrement la
Nébuleuse du Crabe, formée des restes d'une supernova.
Ces restes sont la partie visible subsistant de l’explosion d’une
étoile qui recrache ses ‘entrailles’ dans le ciel, créant ainsi une
vague en expansion de gaz et de poussières connue comme un "rémanent
de supernova". La plus célèbre d’entre elle est la nébuleuse du
crabe, qui a illuminé le ciel, même en plein jour, entre 1054 et
1056. Etudiée de façon intensive depuis une cinquantaine d'années,
elle commence à livrer certains de ses secrets, dont de violentes
éruptions de rayons gamma et X.
Si l’origine de ces éruptions est encore inconnue aujourd’hui, le
programme d’observation optique conduit par la NUI Galway cherchait
à en comprendre la raison. Pour de nombreuses années, le flux de
toute la Nébuleuse du Crabe était supposé être constant, amenant
très logiquement les astrophysiciens à la qualifier de "bougie
standard". Mais, depuis 2007, de fortes activités d’éruptions ont
été détectées par les télescopes de rayonnement gamma Agile et
Fermi, à un taux d’une par an.
Les satellites Agil et Fermi ont ainsi mis en évidence des épisodes
inattendus de cette nébuleuse sous forme de sursauts dont l’origine
est loin d’être comprise. Les données optiques obtenues fin 2012
grâce au polarimètre GASP (développé par la NUI Galway) ont été
confrontées aux observations X et gamma du télescope à bord du
satellite Integral obtenues entre 2012 et 2014 par l’équipe du CEA
de Saclay. L’analyse a permis de montrer, et ce pour la première
fois, un changement de polarisation du complexe Nébuleuse du
Crabe/pulsar par rapport aux mesures effectuées en optique et en
gamma les années antérieures.
Ce changement dans la polarisation pourrait indiquer qu’une
reconnexion magnétique est possiblement à l’œuvre dans la Nébuleuse
du Crabe. Ces résultats montrent le potentiel de la méthode mise en
œuvre et ouvrent des perspectives pour des travaux futurs, en vue
notamment de mieux caractériser la zone responsable de ce changement
de polarisation.
Jean Etienne
Source :
Galway Astronomers Solve The Mystery Of Flares From The Crab Nebula
(NUI Galway, 01/01/2016).
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