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Au Groenland, une nouvelle étude montre que
les Inuits se sont adaptés à leur milieu grâce à des mutations
génétiques, afin notamment de pouvoir assimiler un régime
alimentaire particulier lié aux conditions environnementales
extrêmes.
Des chercheurs danois, en partenariat avec des homologues américains
et britanniques, ont récemment publié une étude sur l’évolution
génétique des populations Inuits depuis leur séparation, il y a
environ 20.000 ans, de leurs plus proches parents est-asiatiques.
Cette étude montre aussi la capacité du corps humain à s’adapter à
son environnement au travers de l’analyse du patrimoine génétique.
Aussi, les observations issues de l’étude ont mis en avant la
présence particulièrement forte d’un autre type de mutation
génétique provenant de l’isolation de la population Inuit.
Dans les conditions extrêmes de l’Arctique, le régime alimentaire
historique des Groenlandais est pauvre en fruits et légumes et est
principalement composé, malgré des évolutions dans les modes de vie
ces dernières décennies, de protéines et de graisses provenant de
poissons et mammifères marins. La proportion de maladies
cardiovasculaires chez les Inuits reste cependant relativement
faible, comparée aux Européens.
Des modifications génétiques leur permettent de supporter un
régime alimentaire qui nous serait fatal
Selon les conclusions de l’étude, cela serait dû à des mutations
génétiques permettant aux Inuits de s’adapter à leurs conditions de
vie. En effet, la façon dont certains gènes ont muté au cours du
temps (présents chez la quasi-totalité des sujets étudiés, soit tout
de même 4500 personnes) ne peut provenir que d’une adaptation par
sélection naturelle.
Tous ces gènes identifiés sont liés à l’assimilation des graisses,
c’est-à-dire à la synthèse des acides gras. En étudiant les
concentrations de ces derniers à l’intérieur des membranes
cellulaires des Inuits, les chercheurs ont notamment découvert que
les mutations génétiques permettent au corps d’absorber de grandes
quantités d’omega-3 et omega-6, mais aussi de compenser les
nutriments absents des repas groenlandais. Ainsi, les Inuits sont
devenus tolérants à un régime alimentaire très particulier que nos
organismes seraient certainement incapables de supporter.
Par ailleurs, les chercheurs ont observé que la taille des
Groenlandais est également affectée par une autre mutation
génétique. Ainsi, les Inuits héritant du gène muté de leurs deux
parents sont en moyenne 2 cm plus petits que ceux ne le recevant que
d’un seul parent.
Ce type de mutation génétique portant sur la taille est aussi
observable chez certains Européens, mais dans des proportions
nettement inférieures rendant leur étude beaucoup plus complexe. La
population groenlandaise, de par son faible effectif (environ 57.000
habitants actuellement, selon le
gouvernement groenlandais) et son isolement géographique au
cours de l’histoire, est une riche source d’informations sur les
maladies et sur l’histoire de l’évolution humaine. Elle revêt ainsi
un fort intérêt pour tous les généticiens.
Sources principales :
Human genes adapted to life in the Arctic (Heritage Daily)
Er fiskeolie og omega-3 kun sundt for inuitter ? (Videnskab dk)
Mennesket har genetisk tilpasset sig til livet i Arktis
(Københavns Universitet) |
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