26 octobre 2015

 

De l'alcool et du sucre découverts dans l'atmosphère de la comète Lovejoy

 
Un groupe d’astronomes de l'Observatoire de Paris conduite par Nicolas Biver a démontré que la comète Lovejoy (C/2013 R1) émet dans l’espace du sucre et de l’alcool en quantité considérable.

"La quantité d'alcool qui s'échappe chaque seconde des glaces de Lovejoy correspond à celle contenue dans 500 bouteilles de vin", a expliqué Nicolas Biver, chercheur au CNRS à l'Observatoire de Paris.

Grâce au radiotélescope de 30 mètres de l'Institut de radioastronomie millimétrique (IRAM) situé dans la Sierra Nevada près de Grenade (Espagne), les chercheurs ont pu sonder à distance l'atmosphère de la comète Lovejoy. En tout, 21 molécules ont été identifiées, dont plusieurs OCM, sigle définissant les molécules organiques complexes, c'est-à-dire les molécules à base de carbone composées d'au moins six atomes différents.

Les molécules identifiées, présentes dans la glace de la comète, comprennent l'eau, des hydrocarbures simples, l'oxygène, le soufre et l'azote, mais aussi l'alcool éthylique (C2H5OH) et un sucre, le glycolaldéhyde (CH2OHCHO).

"La mise en évidence d'une complexité organique importante dans le matériau cométaire est un pas essentiel vers une meilleure compréhension des conditions qui prévalaient lors de l'apparition de la vie sur Terre", précise Dominique Bockelée-Morvan, chercheur CNRS à l'Observatoire de Paris et coauteure de l'étude.

Ces OCM peuvent faire partie de la matière à partir de laquelle planétésimaux et, finalement, les planètes se sont formées. Les comètes, qui représentent un échantillon parfaitement préservé du matériau original ayant contribué à la formation du Système solaire, constituent autant de fenêtres offrant une vision vers le disque protoplanétaire primitif et apportent des informations précieuses sur sa composition. La présence de ces OCM démontre que la formation des étoiles s'accompagne d'une augmentation de la complexité moléculaire de leur environnement.

"Il y a 3,8 milliards d’années, la Terre n’avait pas encore d’océans lorsqu’elle a, avec d’autres planètes du système solaire, été bombardée par une pluie de comètes et d’astéroïdes. Notre découverte met au jour la présence de molécules de plus en plus complexes dans les comètes. Elles ont certainement apporté sur notre planète des éléments qui ont facilité l’apparition d’autres molécules, bien plus complexes, comme l’ADN par exemple", indique Nicolas Biver.

Jean Etienne

Source principale :

Ethyl alcohol and sugar in comet C/2014 Q2 (ScienceAdvances).

 

 

 
La comète C/2013 R1 Lovejoy en janvier 2015.
 

 

 
 
 

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