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22 septembre
2015 |
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La
multi-résistance aux traitements contre le paludisme augmente
considérablement |
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Depuis dix ans, les efforts de la communauté
internationale dans la lutte contre le paludisme ont réussi à
réduire le nombre de décès liés à cette maladie. L'apparition de
résistances aux traitements standards menace toute l'Asie du
Sud-Est, et, les nouveaux travaux conduits par l'équipe de Françoise
Benoit-Vical directrice de recherche Inserm au sein du Laboratoire
de chimie de coordination du CNRS, en collaboration avec l'Institut
Pasteur et l'Inserm, ne sont pas rassurants.
L'examen in vitro d'une souche de parasites pourtant uniquement
exposée à l'artémisinine (le composé de base du traitement standard)
montre le développement d'une résistance généralisée à la plupart
des autres médicaments antipaludiques. Cette nouvelle résistance
n'est pas détectable par les tests utilisés actuellement et
constitue une menace supplémentaire pour les traitements
antipaludiques sur le terrain. |
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Molécule
d'artémisinine |
Le paludisme est dû à un parasite véhiculé par
les piqûres de moustiques infectés du genre Anopheles. Cette maladie
sévit majoritairement en zone tropicale et, s'il est encore
responsable de plus de 600 000 morts chaque année, les politiques de
lutte contre cette pathologie ont permis une diminution de 60 % de
la mortalité en 15 ans. Or, le composé pharmaceutique de base des
thérapies antipaludiques, l'artémisinine, rencontre de plus en plus
d'échecs cliniques en raison de l'émergence de résistances dans
toute l'Asie du SudEst. Pour le moment, celles-ci n'ont pas été
observées sur le continent africain.
L'artémisinine est la substance active d'une plante chinoise
(Artemisia annua L.) dont les vertus sont connues depuis plus de 2
000 ans. Elle est utilisée en association avec d'autres
antipaludiques.
L'intérêt de ces associations thérapeutiques réside dans l'assurance
que le parasite, même s'il développe une résistance à l'une des deux
molécules, a moins de chance de développer une résistance simultanée
aux deux molécules.
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Le parasite gagne une longueur d'avance
Néanmoins, face au développement récent et rapide des résistances à
l'artémisinine, les scientifiques se doivent de conserver une
longueur d'avance sur le parasite. C’est dans ce contexte que
l’équipe de Françoise Benoit-Vical, directrice de recherche Inserm
au sein du Laboratoire de chimie de coordination du CNRS à Toulouse,
en collaboration avec l’Inserm à Toulouse et l’Institut Pasteur à
Paris, étudie les mécanismes de résistance développés par Plasmodium
falciparum, le parasite responsable du paludisme, et cherche de
nouveaux médicaments à visée antipaludique.
Les chercheurs viennent de montrer que les parasites qui subissent
in-vitro cinq années de pression médicamenteuse à la seule
artémisinine, développent une résistance généralisée à la plupart
des autres antipaludiques dérivés ou non de l'artémisinine, y
compris aux molécules partenaires présentes dans les combinaisons
thérapeutiques utilisées en zone d'endémie.
Les scientifiques ont démontré que ces parasites ne présentent pas
de mutation dans un des gènes de résistance connus mais qu'ils
échappent à l’effet toxique des médicaments par un phénomène
d'endormissement (quiescence). En effet, les parasites sont capables
de suspendre leur développement durant toute la durée de
l'exposition aux antipaludiques. Dès qu'ils ne sont plus soumis au
traitement antipaludique, ils se "réveillent" et prolifèrent à
nouveau.
Cette nouvelle multi-résistance basée sur ce phénomène de quiescence
n’est pas détectable par les tests actuellement réalisés pour
analyser les résistances parasitaires. "Les tests invitro
effectués à partir du sang du patient prédisent une bonne
sensibilité et donc l’efficacité du traitement, alors que les
parasites sont résistants parce qu'ils sont quiescents. Il est donc
indispensable de rechercher sur le terrain avec des tests pertinents
et adaptés si le phénomène de multi-résistance que nous avons
identifié in vitro est également présent afin de pouvoir concevoir
les politiques thérapeutiques en conséquence", explique
Françoise Benoit-Vical.
La capacité qu'ont les parasites déjà résistants aux artémisinines
de développer une tolérance aux médicaments partenaires est une
menace dramatique pour les combinaisons thérapeutiques.
Source principale :
Induction of Multidrug Tolerance in Plasmodium falciparum by
Extended Artemisinin Pressure (Emerging Infectious Diseases).
Pour en savoir plus sur le paludisme :
Paludisme, sir le site de l'Organisation Mondiale de la Santé
(OMS).
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Crédit image :
Paludisme, par Percherie (CHU de Rouen). Sous licence CC BY-SA 3.0
via Wikimedia Commons. |
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