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Une équipe de chercheurs français de
l'Institut cellule souche et cerveau (Inserm/Université Claude
Bernard Lyon 1), dirigée par Peter Ford Dominey, directeur de
recherche CNRS, a développé une "mémoire autobiographique" pour le
robot Nao, qui lui permet de transmettre des connaissances à des
humains novices après les avoir lui-même apprises d'autres êtres
humains.
Cette avancée technologique pourra notamment être utilisée pour les
opérations sur la Station spatiale internationale où le robot, seul
membre permanent de la station, serait le trait d'union pour le
partage des connaissances entre les différents équipages, renouvelés
tous les six mois.
La culture humaine se compose de connaissances acquises par
l'expérience partagée de la société. La transmission culturelle
permet aux nouveaux membres de la société d'apprendre rapidement de
cette expérience accumulée. Pour qu'un robot appréhende le
comportement coopératif, nécessaire à la transmission culturelle des
connaissances, des chercheurs ont créé un système grâce auquel un
agent humain peut enseigner à l'humanoïde Nao de nouvelles actions
par démonstration physique (en plaçant les membres du robot dans la
bonne position), par imitation visuelle (via un système Kinect) ou
par commande vocale. Ces actions individuelles sont ensuite
rassemblées en procédures et stockées dans la mémoire
autobiographique du robot, développée par les chercheurs, afin qu'il
puisse les restituer si nécessaire à d'autres agents humains.
Les chercheurs ont développé ce système de mémoire autobiographique
pour répondre au défi de la coopération entre les hommes et les
robots, de plus en plus une réalité notamment dans le domaine
spatiale, l'humanoïde Robonaut 2 volant désormais de façon
permanente à bord de la Station spatiale internationale.
Pour tester leur système, ils ont imaginé un scénario qui pourrait
se passer dans la station spatiale internationale. La transmission
des informations à bord y est essentielle puisque les équipages sont
renouvelés tous les six mois. Dans ce scénario, une carte
électronique est endommagée. Nao joue le rôle de l'assistant du
scientifique suivant ses consignes, apportant ou tenant les éléments
de la carte au cours de la réparation. Grâce au souvenir de cet
évènement, si cette même panne se reproduit, le robot pourra montrer
à un nouveau membre de l'équipage, via un système vidéo, la
réparation qui avait déjà été réalisée. Il pourra également répondre
à des questions sur l'évènement précédent tout en aidant à la
nouvelle réparation. Si une panne légèrement différente se produit,
le robot pourra partager son expertise sur les défaillances de ce
type tout en enregistrant les tâches à mener pour résoudre ce
nouveau problème et les transmettre aux scientifiques de l'équipage
suivant.
Ces résultats démontrent la faisabilité de ce système et indiquent
que de tels robots humanoïdes constituent une solution potentielle
pour l'accumulation et le transfert de connaissances. Les chercheurs
souhaitent désormais tester leur robot Nao dans les conditions
réelles des opérations spatiales, en gravité zéro, mais aussi
développer un autre domaine d'application, l'assistance aux
personnes âgées, le robot jouant cette fois-ci le rôle d'un
aide-mémoire personnel.Source :
CNRS.
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