Un essai clinique historique sur une nouvelle
thérapie combinée pour le diabète de type 1 vient de débuter à
l’Institut Lady Davis de l'Hôpital général juif de Montréal et au
Centre universitaire de santé McGill, et pourrait aboutir à une des
découvertes les plus importantes de l'Histoire de la Médecine.
La prochaine maladie à être définitivement vaincue pourrait-elle
être le diabète ? Evoquer une telle possibilité, il y a seulement
quelques années, relevait de la science-fiction... ou du délire ! Et
pourtant...Le traitement dont les
essais viennent de commencer vise à rétablir le fonctionnement
normal de la sécrétion d’insuline chez les personnes atteintes de
longue date de diabète de type 1 (insulino-dépendant). Il combine le
peptide INGAP (Islet NeoGenesis Associated Protein), qui
stimule la croissance des îlots pancréatiques sécréteurs d’insuline,
et l’ustékinumab (SteleraMC), un médicament approuvé pour le
traitement du psoriasis. Il s'agit de la première étude qui combine
un agent de régénérescence des îlots pancréatiques spécifique et un
traitement ayant pour but de contrôler l’attaque auto-immune des
îlots nouvellement formés.
Le peptide INGAP (ExsulinMC) est le résultat de
recherches conduites par le
Dr Lawrence Rosenberg, Directeur Général
et professeur de chirurgie et de médecine à l’Université McGill, et
son collaborateur, le
Dr Aaron I. Vinik, directeur de la recherche
et titulaire de la chaire de recherche sur le diabète Murray
Waitzer de l’Eastern Virginia Medical School (EVMS).
Le Dr Vinik et ses collègues ont découvert le peptide spécifique
INGAP après que le Dr Rosenberg ait démontré qu’une régénérescence
des îlots pancréatiques pouvait être induite et en ait isolé
l'activité. Cette découverte s'appuie sur une hypothèse, émise en
2008 mais non démontrée à l'époque, que les cellules productrices
d'insuline (îlots de Langerhans) dans le pancréas adulte peuvent
remonter dans le temps et revenir à un état proche de celui des
cellules souches, rendant possible leur régénération. On pensait
jusqu'ici que les cellules productrices d'insuline étaient
«matures», c'est-à-dire qu'elles ne pouvaient être produites qu'une
seule fois, au moment du développement de l'embryon, et ne pouvaient
plus être reproduites en cas de perte, ce qui s'avère maintenant
faux.
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