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24 décembre 2015 |
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La prochaine
mission martienne risque d'être annulée suite à la défaillance d'un
instrument scientifique français |
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Un défaut constaté sur l'instrument français
SEIS de la sonde martienne InSight de la Nasa risque de reporter la
mission d'au moins deux années.
InSight (acronyme de l'anglais Interior Exploration using Seismic
Investigations, Geodesy and Heat Transport, ou en français
Exploration interne par les sondages sismiques, la géodésie et les
flux thermiques) est une mission d'exploration martienne dont le
lancement était prévu pour mars 2016. Elle comporte un atterrisseur
emmenant principalement deux instruments scientifiques : un
sismomètre, SEIS, et un capteur de flux calorique devant s'enfoncer
à 5 mètres sous la surface.
SEIS (Seismic Experiment for Interior Structure, ou
expérience sismique pour la structure interne), est construit sous
la maîtrise d'œuvre du CNES, avec la participation de l'Institut de
physique du globe de Paris (IPGP), l'École polytechnique fédérale de
Zurich (ETH), l'Institut Max-Planck de recherche sur le Système
solaire (MPS), l'Imperial College London, l'Institut supérieur de
l'aéronautique et de l'espace (ISAE) et le Jet Propulsion
Laboratory, et constitue un des instruments principaux d'InSight.
Composé de capteurs sismiques à très large bande associés à des
capteurs de température, d'un boitier électronique pour
l'acquisition des données, d'un système de déploiement et d'un
logiciel pour faire fonctionner l'ensemble, il est renfermé à
l'intérieur d'une sphère l'isolant complètement du milieu ambiant et
sous vide. Il comprend aussi trois capteurs sismiques courte période
également accompagnés de leurs propres capteurs de température.
L'ensemble, qui pèse 3 kg (sur Terre), consomme 1 watt.
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Préparation d'un
modèle de qualification du sismomètre SEIS pour un test de dégazage
dans les établissements du CNES à Toulouse (France) le 10 mars 2015
avant livraison à Lookheed Martin (Denver - USA). |
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Une première version de SEIS avait été embarquée
à bord de la sonde spatiale soviétique Mars 96, dont le lancement
avait échoué suite à une défaillance du quatrième étage de la fusée
Proton le 17 novembre 1996. Par la suite, il avait été proposé sur
plusieurs projets de mission qui n'avaient pas été réalisées, dont
NetLander, ExoMars (dans l'ensemble instrumental Humboldt),
International Lunar Network, Selene-218.
Mission reportée suite à une défaillance
Selon la Nasa, le lancement de la mission InSight est suspendu en
raison d'un défaut, constaté non sur le sismomètre lui-même, mais au
niveau de la coque devant maintenir l'instrument dans un vide ne
dépassant par un millième de millibar, ou un millionième de la
pression atmosphérique moyenne terrestre, valeur exigée pour un
fonctionnement optimal de l'instrument. "Depuis août dernier, nous
avons combattu une série de fuites", a déclaré John Grunsfeld,
administrateur associé de la Direction des missions scientifiques de
la NASA. "Celles-ci ont bien été réparées, mais lors de nouveaux
essais thermiques, nous avons découvert de nouvelles fuites qui
empêchent l'instrument de travailler correctement".
Une réparation effectuée par le CNES n'aurait pas satisfait aux
exigences de la Nasa, qui aurait ainsi refusé l'instrument et
envisagerait un report de la mission à la fenêtre de lancement
suivante, soit entre le 4 et le 30 mars 2016.
La Nasa dédramatise la situation
Selon John Grunsfeld, il faut néanmoins voir le côté positif des
choses. Si le problème n'avait pas été détecté à temps par la Nasa
et le Cnes, on se serait retrouvés avec une sonde certes capable
d'atterrir sur Mars, mais dans l'incapacité de fournir les données
scientifiques attendues suite à la défaillance d'un de ses
instruments principaux. Et sur la Planète rouge, les ingénieurs
capables d'effectuer une réparation d'urgence ne sont pas très
nombreux… Et de souligner que même en cas de report de la mission,
les coûts de réparation et d'entreposage de la sonde seront bien
moins élevés que lorsqu'un scénario similaire avait reporté le
lancement de la sonde Curiosity de 2009 à 2011 suite à des problèmes
matériels bien plus nombreux (bouclier thermique insuffisant,
reconstruction dans l'urgence de 51 actionneurs et 54 moteurs
électriques, nouvelle conception du bras manipulateur, etc.). En
effet, le coût de la mission s'était alors élevé à 2,5 milliards de
dollars, incluant un dépassement budgétaire de… 56 %, soit plus du
double du budget prévu.
L'atterrisseur de la mission InSight, construit par l'américain
Lockheed Martin
Space Systems, se trouve actuellement à la base de lancement
de Vandenberg en Californie où il a été transporté le 16 décembre
dernier pour un lancement prévu initialement le 30 mars 2016. On
attend une décision définitive de la Nasa.
Jean Etienne
Pour en savoir plus sur InSight :
>>>
InSight, sur le site de la Nasa
>>>
InSight, sur le site de l'ESA
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Atterrisseur
Insight avec les instruments déployés :
A : Sismomètre WTS/SEIS, B : Capteur de flux de chaleur HP3, C :
Bras déploiement instrument IDA, 1 : Capteurs de température et de
vent TWINS, 2 : Radiomètre, 3 : Capteur de pression, 4 : antennes à
faible gain LGA, 5 : capteur du magnétomètre IFG, 6 : caméra
utilisée pour le déploiement IDC, 7 : caméra de contexte ICC. |
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Test de
déploiement des panneaux solaires de l'atterrisseur InSight par les
ingénieurs
et techniciens de Lockheed Martin le 30 avril 2015. Crédit : Nasa /
Lockheed Martin |
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