Le télescope spatial James Webb (JWST), en
phase finale de conception et de fabrication dans la salle blanche
du Goddard Space Flight Center de la NASA à Greenbelt (Maryland),
vient de subir avec succès deux premiers essais de déploiement
automatique.
D'une masse de 6200 kilogrammes, le JWST est doté d'un miroir
primaire de 6,5 mètres de diamètre, contre 2,4 mètres pour Hubble.
Une telle dimension impose toutefois de réaliser ce miroir en
plusieurs segments, 18 exactement, qui devront se déployer et se
positionner avec une précision redoutable après sa mise en poste.
Une partie de ceux-ci sont supportés par deux volets, aussi appelés
"ailes", construits en fibre de carbone, qui constituent ainsi
l'ossature de l'ensemble réflecteur.
Ce premier essai consistait à provoquer le déploiement de ces ailes
au banc d'essai, afin d'en vérifier le bon fonctionnement et la
précision. Pour ce test, les miroirs, en cours de finition,
n'étaient évidemment pas encore installés dans leurs supports.
"Nous déployons les ailes une à la fois, chacun de ces
déploiements pouvant prendre jusqu'à 16 heures", a déclaré Adam
Carpenter, Ingénieur au Goddard Space Flight Center. "Il s'agit
d'une opération délicate qui nécessite plusieurs équipes effectuant
chacune une tâche spécifique".
Préalablement à cet essai, les techniciens avaient installé le
réseau de câbles qui, dans l'espace, achemineront les signaux
commandant le déploiement de l'ensemble puis serviront à parfaire
individuellement la position de chacun des miroirs actifs. Le test
servait aussi à s'assurer que la disposition de ces câbles
n'entravait en rien le déploiement.
"Les deux ailes mobiles du télescope supporteront 6 des 18
segments de miroirs du JWST", annonce Adam Carpenter. "Ils
sont nécessaires afin que l'ensemble puisse être plié pour être
placé dans la coiffe du lanceur".
Complètement assemblé, le JWST sera le plus grand télescope jamais
envoyé dans l'espace. Aussi a-t-il été conçu pour pouvoir se replier
comme un origami pour s'adapter à l'intérieur de la coiffe d'une
Ariane 5. Après son lancement prévu en 2018, il sera dirigé vers le
Point de Lagrange L2 à 1,5 million de kilomètres de la Terre. Pour
conserver cette position, il est prévu que l'observatoire corrige
périodiquement son orbite à l'aide de petites poussées. Les réserves
de combustible prévues à cette fin doivent lui permettre de rester
fonctionnel une dizaine d'années.
Jean Etienne
Voir ici
la vidéo de l'incroyable complexité du déploiement du JWST.
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