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Le cratère formé sur la Lune par l'écrasement
du troisième étage de la fusée ayant lancé le train spatial Apollo
16 a été retrouvé sur la Lune.
Cinquième mission de débarquement humain sur notre satellite
naturel, Apollo 16 s'est élancée de Cap Canaveral le 16 avril 1972,
voici donc 44 ans. L'équipage était composé de John Young,
commandant, de Charles Duke, copilote du module lunaire et de Ken
Mattingly, pilote du module de commande.
John Young (qui deviendra le premier Commandant de bord de la
navette spatiale en 1981) et Charles Duke ont séjourné 71 heures à
la surface de la Lune, réalisant trois sorties sur le sol sélène
d'une durée totale de 20 heures et 41 minutes. Un véhicule
électrique à quatre roues motrices leur ont permis de parcourir une
distance de 26,7 kilomètres, tout en récoltant 95,8 kilogrammes
d'échantillons de roches lunaires qui seront ramenés sur Terre
tandis que Ken Mattingly, resté en orbite, réalisait des
observations scientifiques.
Crash délibéré
Quatre missions d'atterrissage avaient précédé Apollo 16, au cours
desquelles les équipages avaient installé des sismomètres passifs
PSE (Passive Seismic Experiment) chargés de détecter non seulement
les mouvements sismiques, mais aussi d'éventuelles chutes de
météorites. Aussi, le troisième étage S-IVB de 17,5 mètres de long
du lanceur Saturne 5, après s'être libéré du vaisseau, avait-il été
dirigé vers la Lune afin de s'y écraser, de sorte que l'impact soit
analysé par les instruments au sol.
Si l'impact avait bien été perçu, un dysfonctionnement de l'émetteur
radio de l'étage avait toutefois empêché les techniciens d'en suivre
la trace, et donc de localiser exactement le point d'impact. Les
recherches à l'aide d'instruments de l'époque n'avaient pu en
retrouver la trace en raison de leur faible résolution, ce qui
aurait pourtant présenté un intérêt certain en faisant entrer en
ligne de compte la distance exacte entre ce point d'impact et les
sismomètres.
Aujourd'hui, le Dr Jeff Plescia, du département de physique
appliquée de l'Université John Hopkins (Maryland, USA), spécialiste
de la détection de matériel d'origine terrestre à la surface
d'autres corps célestes, a réussi à repérer le cratère d'impact du
troisième étage en analysant les images à haute résolution
transmises par la caméra de la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter de
la Nasa.
Et 44 plus tard, la connaissance de ces nouvelles données, ainsi que
l'analyse des nouvelles images, permettront peut-être aux
astrophysiciens de parfaire leurs connaissances sur la sismicité et
la physique de l'intérieur de notre satellite. Les missions Apollo
n'ont pas fini de nous en apprendre…
Jean Etienne
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