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Des scientifiques ont découvert une
substance, provenant d'un arbuste africain, qui tue les cellules
cancéreuses des reins. Les chercheurs de l'Institut Max-Planck de
physiologie moléculaire (Dortmund, Rhénanie du nord-Westphalie) ont
découvert que l'englérine A augmente fortement la concentration en
calcium dans les cellules, ce qui tue les cellules cancéreuses.
En 2009, des chercheurs américains ont isolés plus de 30 substances
du Phyllanthus engleri, un arbre poussant dans la savane africaine,
et les ont testées sur des cellules tumorales. Ils ont ainsi
découvert qu'une variante de l'englérine A était très efficace
contre les cellules cancéreuses du rein, et quelques autres types de
cancer. La même année, le groupe de Mathias Christmann (Université
libre de Berlin) a synthétisé cette molécule. Pour cela, il a
utilisé comme précurseur le népétalactone, principal composant de
l'huile essentiel de cataire, plus facilement disponible que le
Phyllanthus engleri. Cependant, le mécanisme par lequel
l'englérine-A tue les cellules cancéreuses restait inconnu.
Les chercheurs de l'Institut Max-Planck se sont intéressé à une
famille de canaux calciques [1]
présents dans la membrane des cellules rénales, appelés TRPCs
(transient receptor potential channels). Les cellules
cancéreuses, qui produisent beaucoup de TRPC4, sont très sensibles à
l'englérine A. Celle-ci active ces canaux calciques, entraînant une
forte augmentation de la concentration en calcium dans la cellule,
ce qui conduit à la mort cellulaire en quelques minutes. Au
contraire, dans les cellules qui ne produisent pas de TRPC4, ou en
produisent en quantité normale, le taux de calcium n'augmente pas
autant, et ces cellules ne meurent pas. Cependant, les chercheurs ne
savent pas si cette surproduction de TRPC est l'unique raison de la
mort des cellules cancéreuses.
L'englérine A agit ainsi spécifiquement sur les cellules cancéreuses
du rein, ce qui permet d'éviter des effets secondaires indésirables
sur les cellules saines.
Les chercheurs veulent à présent étudier, en coopération avec le
Lead Discovery Center de Dortmund [2],
le potentiel de l'englérine A en tant que médicament contre le
cancer.
[1] Protéines situées dans la
membrane cellulaire et permettant le transport de l'ion calcium à
travers cette membrane.
[2] Centre fondé par la Société
Max-Planck, aidant au passage de la recherche fondamentale vers les
essais cliniques de substances actives.
Source :
Die Natur als Apotheke: Pflanzlicher Wirkstoff tötet
Nierenkrebszellen, communiqué de presse de la société
Max-Planck - 17/03/2015. |
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