28 mars 2015

 

Le plus grand télescope à neutrinos du monde se discute à Valence

 
Une centaine de chercheurs participant aux projets ANTARES et KM3NeT (acronyme de téléscope à neutrinos kilomètro-cubique) se sont réunis au siège de la Fondation Université-Entreprise de l'Université de Valence (ADEIT) du 23 au 27 février ayant pour buts, à l'aide de séries de détecteurs disposés en ligne et immergés à plus de 2000 mètres de profondeur dans la Méditerranée, de détecter les neutrinos cosmiques.

Ce dispositif, des sphères équipées de capteurs ultrarapides, détecte le signal lumineux émis par les particules créés par les neutrinos de très haute énergie lors de leurs interactions avec la matière. Cette lumière bleutée, appelée lumière Cherenkov, est un type de radiation électromagnétique produite par les particules chargés dans l'eau lorsqu'elles présentent une vitesse plus grande que celle de la lumière.

Avec une charge électrique neutre et une masse quasi nulle (10^10 fois plus faible que celle d'un atome d'hydrogène), "les neutrinos sont très intéressants pour étudier le cosmos, voyageant sur des distances intergalactiques sans être absorbés ni déviés, ce qui n'est pas possible avec les photons ou les rayons cosmiques", explique Juan José Hernandez Rey, professeur de recherche au CSIC (Conseil supérieur de la recherche scientifique) à l'IFIC (Institut de physique corpusculaire situé à Valence) participant au projet KM3NeT et un des organisateurs du colloque.

Cette nouvelle manière d'étudier l'univers à travers les neutrinos avait déjà fait ses preuves fin 2013, quand une expérience similaire au niveau du Pôle Sud appelée IceCube a permis de détecter les premiers neutrinos cosmiques de très haute énergie, dont l'origine se situe en dehors de notre système solaire. KM3NeT sera la première expérience capable de détecter ceux-ci dans l'hémisphère Nord depuis la mer, présentant le double avantage d'une meilleure visibilité du centre de la galaxie et de la possibilité de mieux reconstruire la direction d'arrivée des neutrinos via une mesure sous-marine.

12.000 capteurs seront répartis sur plusieurs kilomètres cubes en face des côtes de Marseille, Sicile (Italie) et Pilos (Grèce). La première phase débutera en 2015 et 2016 avec l'installation de 558 modules sur les sites français et italiens, puis la deuxième durera jusqu'à 2020, même si cette date n'est pas encore fixée. Les chercheurs pourront néanmoins commencer à récupérer des données dès l'installation des premiers capteurs.

En plus des objectifs pour lesquels KM3NeT a été conçu initialement, le projet constituera une plateforme idéale pour les études de biologie et géologie marine menées par l'Institut pour la Gestion Intégrée de zones Côtières (IGIC) de l'Université Polytechnique de Valence à Gandie et le Laboratoire d'Applications de Bioacoustiques (LAB) de l'Université Autonome de Barcelone. Les phases de préparations et de conception du projet sont financées par l'Europe, et celle de construction par les pays participants, principalement la France, l'Italie et les Pays-Bas.

Site internet du congrès

 

 

 
Les neutrinos sont très intéressants pour étudier le cosmos, voyageant sur des distances
intergalactiques sans être absorbés ni déviés. Crédit : clearviewstock.
 

 

 
 
 

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