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25
avril 2015 |
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100 tonnes de détritus
spatiaux sont retombés sur Terre en 2014 |
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Ces 100 tonnes (et même plus) sont
représentées par plus de 600 satellites hors service, éléments de
lanceurs et autres débris spatiaux qui ont brûlé, entièrement ou en
partie, dans les couches denses de l'atmosphère terrestre, d'après
un rapport présenté par la Nasa au Comité des Nations unies pour
l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique.
Cette quantité de débris spatiaux retombés sur Terre est beaucoup
plus importante que les années précédentes, et constitue même un
record mondial, ce qui s'explique par une activité solaire
exceptionnellement intense qui a fait se dilater l'atmosphère de
notre planète, affectant ainsi les satellites évoluant sur une
orbite basse. La traînée aérodynamique ainsi engendrée a eu pour
effet de les freiner, et par suite de provoquer leur rentrée, ce qui
a eu pour effet de "nettoyer" l'orbite terrestre basse.
Au total, la Nasa estime qu'environ 6.700 tonnes d'objets évoluent
autour de la Terre, contre "seulement" 5.000 il y a dix ans, tout
cela réparti en plus ou moins 30.000 objets.
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Evolution
démographique des satellites en orbite terrestre... Crédit : Nasa. |
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Les satellites géostationnaires évoluant
à 36.000 km ne représentent pas de danger immédiat, car en fin de
vie, ils sont propulsés sur une orbite dite "de rebut" située
environ 200 km plus haut où ils sont susceptibles de rester
plusieurs siècles, et même plusieurs millénaires, l'effet de traînée
induit par les traces d'atmosphère étant négligeables. Mais les
satellites évoluant à des orbites plus basses posent un réel
problème.
Selon les normes, ces satellites doivent brûler dans les couches
denses de l'atmosphère dans les 25 ans suivant leur mise hors
service. Mais cela n'arrive pas, leurs propriétaires refusent de
respecter les ententes internationales selon lesquelles les
satellites doivent être équipés de moteurs spéciaux pour manœuvres
supplémentaires… et se tirent ainsi une balle dans le pied,
encombrant des positions orbitales dont eux-mêmes pourraient avoir
besoin dans un proche futur.
Les chercheurs japonais envisagent d'abattre les déchets spatiaux
au moyen d'un puissant laser
Les scientifiques de l'institut de recherche scientifique RIKEN
proposent de détecter les déchets spatiaux en orbite au moyen du
télescope infrarouge de l'observatoire spatial EUSO (Extreme
Universe Space Observatory), un projet destiné à l'origine à
l'étude des rayons cosmiques mais actuellement en veilleuse et
n'ayant jamais été lancé, et de les détruire au moyen d'un laser à
fibres optiques CAN, mis au point pour les accélérateurs de
particules.
Selon les chercheurs, qui ont publié un article consacré à ce projet
dans la revue Acta Astronautica, la pression de rayonnement du
faisceau laser serait capable de modifier l'orbite des débris en les
ralentissant, provoquant ainsi leur chute dans l'atmosphère. Même si
cette méthode se limite à des débris d'un centimètre carré maximum
(du moins dans la limite de la puissance des lasers disponibles),
cela permettrait d'éliminer une importante source de dangers
potentiels. Notons au passage qu'une collision avec un débris
hypervéloce en acier de 1 cm² dégage sensiblement la même énergie
qu'une voiture de sport heurtant un mur à 130 km/heure…
Les scientifiques japonais envisagent dès à présent d'installer un
télescope de 20 cm de diamètre couplé à un laser composé de 100
fibres optiques à bord de l'ISS. Si cette expérience démontre
l'efficacité de la méthode japonaise, un télescope de 3 m de
diamètre et un laser de 10.000 fibres optiques seront installés à
bord de la station spatiale, capable de désorbiter les déchets
spatiaux à une distance de 100 km.
Jean Etienne
Sources (notamment) :
>>> Demonstration designs for the remediation of space
debris from the International Space Station (Acta Astronautica).
>>> A blueprint for clearing the skies of space debris
(Riken).
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Nombre d'objets en
orbite terrestre par type d'objets. Les flèches indiquent des
augmentations brutales provoquées
par l'explosion ou la fragmentation accidentelle d'objets, tels des
étages de fusées. Crédit : CNRS. |
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