Alors que le président russe Vladimir
Poutine a annoncé sa ferme intention d'élaborer sa propre station
spatiale à partir d'éléments récupérés de l'ISS, Iouri Koptev,
responsable de l'Agence fédérale spatiale russe (Roskosmos), prévoit
d'en poursuivre l'exploitation avec la participation des BRICS.
Moscou est prête à proposer aux pays des BRICS, c'est-à-dire le
Brésil, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, de créer conjointement
cette nouvelle station, qui ne se limiterait plus ainsi à desservir
les seuls intérêts de la Russie, mais deviendrait une nouvelle
Station Spatiale Internationale, sans la participation de l'Europe
ni des Etats-Unis. Selon Iouri Koptev, ce plan pourrait être mis en
œuvre si les partenaires actuels de l'ISS décidaient de cesser toute
collaboration dans le cadre actuel du projet ISS, en raison de
quelconques divergences politiques.
"S'il y a un cas de force majeure, une démarche politique, nous
pourrons garder le squelette de la station actuelle, que nous
pourrons ensuite développer avec les BRICS ou même d'autres
partenaires", a indiqué M. Koptev devant les journalistes.
Selon lui, la Russie peut construire sa nouvelle station spatiale
sur la base de trois modules — MLM, UM et NEM — en voie de
construction pour le segment russe de l'ISS, et dont le lancement
est prévu pour 2017, 2018 et 2019.
Un vol circumlunaire humain de nouveau d'actualité
D'autre part, le nouveau programme fédéral spatial de la Russie pour
2016-2025 qui vient d'être publié prévoit d'abandonner la mise au
point de lanceurs super lourds et la réalisation de plusieurs
programmes scientifiques au profit d'un projet de vol habité autour
de la Lune.
Il s'agit là d'un revirement certain du programme scientifique
russe, abandonnant ainsi certains objectifs au profit de
l'exploration de l'Espace par l'Homme, mettant en profit
l'expérience acquise en ce domaine. Rappelons qu'en effet, seule la
Russie (et la Chine, dans une proportion moindre), est actuellement
capable d'envoyer des équipages dans le Cosmos, tandis que les
Etats-Unis, après avoir longtemps dominé cette technique, s'enlisent
dans la définition d'un nouveau projet sans aucune garantie quant à
sa date de mise en œuvre.
"D'ici 2025, des recherches approfondies seront effectuées sur la
Lune et son orbite. Des appareils spatiaux automatiques devront
créer les éléments clé d'une base automatique sur la Lune et d'une
station orbitale qui seront ensuite occupées par des équipages
d'astronautes", annonce Igor Komarov, directeur de l'Agence
fédérale spatiale russe, précisant que ce projet sera réalisé au
moyen du nouveau lanceur Angara-5B.
Jean Etienne
Voir aussi :
La Russie
construira sa propre station spatiale au moyen d'éléments récupérés
sur l'ISS
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