|
18
avril 2015 |
|
Deux nouveaux lanceurs
privés pour la Russie |
|
|
Alors qu'United Launch Alliance vient
tout juste de présenter son nouveau projet de fusée
Vulcan, ce sont deux nouveaux lanceurs
privés qui viennent d'être annoncés par Lin Industrial, un bureau
d'études du Centre de recherche et développement
Skolkovo (aussi
connu sous le nom de Silicon Valley russe) situé au Sud de Moscou.
La motivation annoncée de ce double projet est la même :
concurrencer Space X dans les coûts de la satellisation, mais aussi
présenter une alternative aux lancements de micro et nanosatellites
sous forme de charges complémentaires souvent intégrées lors de
lancements plus importants, et ce, de façon plus économique et non
dépendante du calendrier du client principal.
Selon Alexandre Iline, concepteur général et directeur technique de
Lin Industrial, la maquette du premier lanceur, dénommé Taïmyr, sera
présentée lors du salon international aérospatial de Moscou (MAKS
2015) qui se tiendra du 25 au 30 août prochain. Il s'agira d'un
lanceur léger qui sera ultérieurement décliné en trois versions et
capable de satelliser jusqu'à une tonne en orbite basse (LEO).
"Nous présenterons une maquette de trois mètres de hauteur de
notre nouveau lanceur léger Taïmyr, ainsi que le prototype du
système de guidage et un moteur à combustible liquide de notre
propre conception", annonce Alexandre Iline.
|
|
|
|
|
La fusée Taïmyr
dans trois versions différentes. Crédit Lin Industrial. |
|
|
Le micro-lanceur Aldan
D'autre part, Alexey Kaltushkin, directeur général de la société,
affirme son intention de mettre en service une fusée
particulièrement économique destinée au lancement de très petites
charges utiles. Ce lanceur à deux étages nommé Aldan se limitera à
envoyer en orbite basse des mini ou micro-satellites jusqu'à 100 kg
maximum pour un coût n'excédant pas 80.000 dollars le kg.
"L'apparition de ce type de fusée va apporter des changements
fondamentaux dans un marché en pleine croissance. Les jeunes
entreprises, les instituts scientifiques et les universités pourront
envoyer leurs propres satellites à moindre coût et rapidement",
déclare Alexandre Iline. |
|
|
|
Le moteur à
quatre chambres RD-108 |
"Jusqu'à présent, personne dans le
monde ne veut s'impliquer dans cette tâche, sauf nous", annonce
Alexey Kaltushkin. "Avec le progrès de la technologie, de plus en
plus d'entreprises réduisent la taille de leurs satellites afin de
limiter les coûts. Cela ouvrira la voie à des réseaux entiers de
micro et nanosatellites à mettre en place, idéaux pour fournir une
couverture de téléphonie mobile dans des zones reculées ou
surveiller le trafic en temps réel", ajoute Alexey Kaltushkin.
Véritable micro-lanceur, Aldan mesurera 14,4 mètres de hauteur pour
un poids au décollage de 8,1 tonnes. Son premier étage, d'un
diamètre de 1,2 mètre, sera propulsé par un moteur vernier RD-108 à
quatre chambres brûlant un mélange de kérosène et d'oxygène liquide
(déclinaison du RD-107 central équipant les premières fusées
Soyouz), tandis que le second étage, de même diamètre, comportera
une déclinaison d'un moteur RD-108a à une seule chambre de
combustion. La masse totale satellisable sera de 100 kg en orbite
terrestre basse (LEO).
Considérant les faibles dimensions de ce nouveau lanceur, les
réservoirs de carburant et comburant pourront être réalisés en un
simple alliage d'aluminium particulièrement économique (type AMg6),
tandis que la gestion du contrôle de direction dans les trois axes
durant la première phase de vol s'effectuera grâce à l'utilisation
de simples buses de direction éjectant une partie des gaz prélevés à
la sortie de la chambre de combustion.
Jean Etienne
Site de la société
Skolkovo.
|
|
|
|
|
Le micro-lanceur
Aldan. Crédit Skolkovo. |
|
|
|
|
|
|
Détail du moteur
RD-108 du premier étage du lanceur Aldan. Crédit Skolkovo. |
|
|
|
|
|
|
|