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Fin mars, alors que la sonde Rosetta
était programmée pour effectuer un survol du noyau de la comète
67P/Churyumov-Gerasimenko à 6000 mètres d'altitude, les senseurs
stellaires qui lui servent à déterminer son orientation dans
l'espace et maintenir son antenne principale à haut gain
parfaitement dirigée vers la Terre ont confondu les débris éjectés
par l'activité croissante de la comète avec les étoiles de
référence.
Le problème était apparu le samedi 28 mars dans la matinée, et
jusqu'au lendemain dans la soirée, , les responsables des opérations
de la sonde à l’ESOC (Darmstadt, Allemagne) avaient tout tenté pour
maintenir coûte que coûte la liaison avec l'appareil. La tâche se
compliquait encore du fait que les senseurs stellaires, qui avaient
été éteints suite à leur dysfonctionnement, refusaient de redémarrer
correctement. En conséquence, l'antenne de Rosetta se dépointait
lentement, faisant craindre une rupture définitive des
communications. Cette situation critique a entraîné la mise en "mode
de sécurité" de la sonde et l'arrêt de ses instruments
scientifiques.
Privée d'orientation, Rosetta sortait de sa trajectoire calculée et
s'éloignait inéluctablement du noyau cométaire. Finalement, à près
de 75 km de distance, les capteurs se sont enfin remis à fonctionner
normalement et lui permettaient de s'orienter avec précision,
rétablissant l'intensité du signal reçu sur Terre. Deux jours plus
tard, à 400 km de distance, une manœuvre de correction de
trajectoire était transmise à l'ordinateur de la sonde et était
exécutée avec succès, ce qui lui permettait, le 8 avril, d'être de
retour à 140 km de la surface du noyau.
Cet incident, qui n'était pas prévu, contraint à présent les
scientifiques à reconstruire le programme de la sonde pour les
prochaines semaines afin qu'elle ne s'approche plus à moins d'une
centaine de km de la surface de 67P. La comète se rapproche en effet
de plus en plus du Soleil, faisant augmenter son activité, qui ne
fera que croître dans les mois à venir. Rosetta devra donc rester à
distance respectueuse du noyau afin de ne plus subir de
dysfonctionnements provoqués par les gaz et autres matériaux éjectés
par la comète.
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Cette image a été
prise par la caméra Osiris de Rosetta le 14 février dernier lors
d'un survol à 6000 mètres d'altitude de la région d'Imhotep du noyau
de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Elle couvre une surface de
228 mètres de côté, faisant apparaître des détails de l'ordre de 11
centimètres PAR PIXEL, la meilleure résolution obtenue à ce jour. Le
Soleil, Rosetta et le noyau étant alignés, on peut apercevoir
l'ombre de la sonde à la surface en bas de l'image. Crédit ESA/CNES.
Cliquer sur l'image pour obtenir le document en haute résolution
(1,1 Mo). |
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