Wan Xiji, membre de l'Académie des
sciences de Chine et de l'Académie internationale d'astronautique, a
annoncé que la Chine placera une première centrale solaire
expérimentale en orbite avant 2030.
Plus grande que la Station Spatiale Internationale, celle-ci
sera dotée de panneaux solaires d'une superficie totale de 5 à 6
km², soit approximativement de double de la surface de Central Park
à New York, et évoluera en orbite géostationnaire à 36.000 km
d'altitude. Selon les experts chinois, la future centrale pourra
produire dix fois plus d'énergie que les panneaux solaires
terrestres à surface équivalente. L'électricité ainsi récoltée sera
convertie en micro-ondes ou en un faisceau laser dirigé vers une
station de réception terrestre, la première option présentant
l'avantage de fonctionner aussi par temps couvert.
Selon Wan Xiji, cette installation sera rentable et pourra même
concurrencer les sources d'énergie conventionnelles lorsque
l'efficacité du transfert de l'énergie entre l'orbite et la Terre
sera supérieure à 50%, ce qui est tout-à-fait réalisable, et
contribuera au règlement de la crise énergétique mondiale tout en
réduisant considérablement la pollution atmosphérique provoquée par
les émissions des centrales à combustible fossile dont la Chine,
très gourmande en énergie du fait de son expansion, inaugure en
moyenne un nouvel exemplaire par semaine. Actuellement, le taux de
conversion atteint environ 80% en laboratoire en utilisant des
amplificateurs de puissance à base de semi-conducteurs au nitrure de
gallium.
Le chercheur de 93 ans, qui est à l'origine du premier lanceur de
satellites chinois il y a plus de 40 ans et auteur de nombreuses
publications dans le domaine spatial, annonce aussi que ce programme
exigera la réalisation d'un nouveau lanceur lourd ainsi que de
panneaux solaires à la fois très fins et légers.
La Chine, le premier consommateur mondial d'énergie, occupe
également le premier rang mondial des émetteurs de gaz à effet de
serre. Le pays est confronté au problème des nuages de pollutions
très denses qui affectent la santé de ses habitants, et déclenchent
de nombreux débats au sein de la société.
Plusieurs problèmes restent cependant à résoudre. Si l'orbite
géostationnaire présente de réels atouts pour une telle réalisation,
comme l'absence d'un cycle jour/nuit, elle est déjà bien encombrée
et s'y frayer un emplacement devient de plus en plus difficile,
surtout pour un objet de cette taille. De plus, les sociétés ou les
organisations, gouvernementales ou non, exploitant des satellites
sur des orbites plus basses n'apprécieront certainement pas que
leurs précieux joujoux subissent ce bombardement de micro-ondes
chaque fois qu'ils traverseront le faisceau d'énergie.
Sur le même sujet :
Où capter l’énergie solaire ? Comparaison des concepts spatiaux et
terrestres (pdf).
How Japan Plans to Build an Orbital Solar Farm (Jaxa)
|